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"Le retour à la normale ne peut se faire que graduellement", a répété Mme Wilmès devant les députés. La Première ministre a rappelé les dégâts économiques et budgétaires de la crise tels que la Banque nationale les a chiffrés mercredi, dont la diminution de 8 % de la croissance cette année ou un endettement qui représentera 115 % du PIB. "La situation sera très difficile pour tous à surmonter", a-t-elle prédit. "Il y aura un avant et un après covid dans notre manière d'envisager la relation aux autres et la façon de concevoir notre société". Un groupe d'experts sur la stratégie de sortie de la crise du coronavirus rendra son rapport mardi, a annoncé la Première ministre qui réunira un Conseil national de sécurité le lendemain.
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La relance de l'économie occupe une place importante dans cette réflexion. Face à la pandémie, le parlement a apporté sa confiance à l'exécutif Wilmès mais les divisions politiques demeurent, et la Première ministre a déjà fait savoir le 17 mars qu'elle redemanderait la confiance dans six mois. Pour répondre aux "choix fondamentaux" du pays, un "gouvernement disposant en son sein et au parlement d'une majorité pleine et entière" sera nécessaire, a-t-elle souligné jeudi.
"Ne pas agir à la va-vite"
La N-VA et l'Open Vld veulent y voir plus clair sur les perspectives économiques. "J'espère que (la semaine prochaine) le gouvernement pourra donner des perspectives. Je ne demande pas un retour précipité à la normale mais il est important de savoir que notre Etat-providence ne peut être garanti que par l'économie. On ne demande pas d'agir à la va-vite mais, au contraire, de façon réfléchie", a expliqué Vincent Van Quickenborne (Open Vld).
Les écologistes ont mis en garde contre les appels entendus régulièrement à droite à la relance rapide de l'activité économique. "A l'heure où certains se pressent pour faire redémarrer notre économie comme avant, nous voulons vous dire que la priorité absolue, c'est la santé publique et la protection des plus fragiles", a lancé le chef de groupe Ecolo-Groen, Georges Gilkinet.
Masques obligatoires, utilisation des données mobiles ?
Qu'en sera-t-il du port du masque dans les semaines à venir? Plusieurs communes recommandent à leurs habitants de porter un masque en tissu en rue ou dans les endroits où ils croisent du monde. Jusqu'à présent, le gouvernement ne s'est pas engagé dans cette voie. Le Risk Management Group (RMG) qui conseille l'exécutif ne formule pas une telle recommandation mais ne s'oppose pas au port du masque par la population. Il met toutefois en garde contre le faux sentiment de sécurité totale que le masque pourrait procurer. A ce jour, les mesures de distanciation et d'hygiène sont les plus efficaces pour ne pas propager le virus, selon lui.
La Première ministre a toutefois demandé à un groupe de travail de se pencher sur le problème dans le cadre de la stratégie de déconfinement. DéFI l'y encourage. "On doit faire confiance à la population. Elle a très bien intégré les consignes de confinement et de distanciation. Elle intégrera très bien les consignes sur le port du masque", a affirmé Sophie Rohonyi. L'utilisation des "data" des smartphones pourrait également être utile dans le cadre du déconfinement. Dès le début de la pandémie en Belgique, le ministre des Télécoms, Philippe De Backer, a créé un groupe de travail sur le sujet, conseillé par un comité éthique et en lien avec la Commission européenne ainsi qu'avec les experts du GGES. Les exigences du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) demeurent, a-t-il assuré.