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Arthur (prénom d'emprunt) est âgé de 12 ans. Il a été victime de harcèlement dans deux écoles différentes. C'est en première primaire que tout a commencé. "J'ai subi des coups, des insultes, des surnoms pas très plaisants et tout ce qui s'en suit. Puis un jour, je ne pouvais plus tenir. J'en ai parlé à mes parents", raconte-t-il.
Deux ans s'étaient alors écoulés. Pendant ces deux années, il subissait en silence par peur des représailles. Difficile pour sa maman de n'avoir rien vu durant tout ce temps. "Je me souviens qu'il est revenu avec des bleus. Il me disait 'Je tombe souvent dans la cour de récréation'. Ben oui, c'est possible'. Il est revenu avec des vêtements déchirés. Il disait 'Je me suis accroché dans la poignée de porte'. C'est possible. Et puis quand vous êtes au courant, vous faites les liens", témoigne-t-elle.
Ses parents l'ont alors changé d'école. Jusqu'à la fin des primaires, tout s est bien passé. Mais en septembre, il entre en première secondaire et la situation dérape à nouveau. À l'origine : un challenge sur les réseaux sociaux qui consiste à filmer des jeunes qui s'énervent. "On me poussait à bout jusqu'à ce que j'explose. Et à ce moment-là, on sortait les téléphones. C'est comme ça que c'est parti", se souvient le jeune homme.
Des blessures profondes
Sa mère reconnaît rapidement les signes: agressivité, renfermement sur lui-même, etc. Elle fait directement appel au centre de La Louvière qui propose un soutien complet aux victimes de harcèlement. "On a une équipe pluridisciplinaire : psycho-socio-juridique. On peut accompagner par un suivi psycho-thérapeutique, donner des conseils juridiques. On fait souvent le relais entre les parents et l'école", éclaire David Plisnier, coordinateur du centre.
Arthur est suivi par une psychologue. Le centre est entré en contact avec sa nouvelle école. Il s'agit d'une aide précieuse qui lui donne espoir en l'avenir malgré des blessures profondes. "Pour l'instant, je vois que tout se passe bien. Je garde le côté positif. Mais, j'ai toujours cette petite crainte de retomber sur des harceleurs ou d' autres", souffle l'adolescent.
En Fédération Wallonie-Bruxelles, un élève sur trois est victime de harcèlement.