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Pour mieux comprendre ce conflit, revenons sur ce fameux accord de libre-échange, entre l'Europe et le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et la Bolovie. Il prévoit notamment l'importation de viande bovine qui n'est pas produite avec les mêmes normes et exigences qu'en Europe... et c'est ce que dénoncent les éleveurs.
Cet accord est un accord de libre-échange entre le marché commun du Sud : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie et les 27 pays de l'Union européenne. Cela représente un marché de 700 millions de consommateurs. Quels sont les secteurs où l'Europe y gagnerait ?
"Je pense au domaine des produits de luxe, mais également dans le secteur de l'automobile, mais aussi dans les assurances, les communications ou encore les banques", note Sebastian Santander, professeur et directeur du Centre d'Études des Relations Internationales. Le secteur agricole, lui, risque de souffrir.
Plutôt qu'une libre concurrence totale, un système de quotas a été instauré pour limiter la casse : le Mercosur pourrait exporter vers l'Union européenne 90.000 tonnes de viande bovine et 180 000 tonnes de volaille sur 5 ans. "C'est la crainte que les petits et les moyens producteurs dans le secteur agricole ne tiennent pas le coup de la compétition des pays du Mercosur qui ont des réglementations environnementales moins importantes et qui ont des capacités de production quasi à l'infini", précise le professeur.
La Commission européenne met la pression sur les États membres car Bruxelles souhaite aller vite, à la fois pour remplacer les matières premières qu'elle ne trouve plus en Ukraine, mais aussi pour éviter que la Chine ne s'accapare le marché sud-américain, notamment le lithium.