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Ils sont en vente dans des petites boites dans les night-shops à côté des chewing-gums. Il faut dix-huit ans pour s'en procurer. La boîte coûte cinq euros et contient vingt petits sachets qu'il faut coincer entre la gencive et la lèvre. En vingt minutes, la nicotine qu'ils contiennent se retrouve dans le sang... Le problème, c'est que la nicotine est un produit extrêmement addictif surtout lorsqu'elle agit sur un jeune cerveau. Quelques prises suffisent pour devenir dépendant.
"La nicotine se fixe de façon très simple au cerveau sur des récepteurs et libère des endorphines. On a une sensation de bien-être, de relaxation et donc ces jeunes peuvent devenir indépendants et apprécient. Ils deviennent dépendants après avoir eu des symptômes de manque qui se manifestent par de l'agitation et de la nervosité. C'est des problèmes de comportement", détaille Adrien Meunier, infirmier tabacologue au CHR de la Citadelle à Liège.
Le SNUS vient des pays nordiques. En Suède et en Norvège, les jeunes fument beaucoup moins, mais ces petits sachets contiennent du tabac. L'avantage, c'est que là-bas, il n'y a quasi pas de cancer du poumon, mais l'inconvénient, c'est qu'il y a beaucoup plus de cancers de la bouche ou de la langue.
En Belgique, le SNUS ou "tabac à chiquer" est interdit. En enlevant le tabac du sachet et en laissant la nicotine, l'interdiction est contournée.
"Dans ces sachets, on a différents dosages et donc on peut aller de trois milligrammes jusqu'à des dosages de vingt milligrammes de nicotine par sachet. À titre de comparaison, lorsqu'on consomme une cigarette, on a entre un et deux milligrammes de nicotine par cigarette fumée", développe Adrien Meunier à titre de comparaison.
Un seul de ces petits sachets peut donc apporter la quantité de nicotine d'une bonne dizaine de cigarettes... L'effet de manque arrivera très vite. Il y a un gros risque de basculer vers la cigarette beaucoup plus nocive. Plusieurs footballeurs célèbres consomment du SNUS sans tabac et en font la promotion sur les réseaux sociaux, tels que TikTok ou Instagram. Une stratégie des cigarettiers pour faire de nouveaux adeptes. Si ce n'est pas le cas, ça y ressemble très fort.