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Quatre meurtres de sang froid en moins de deux minutes: près de cinq ans après les faits, Mehdi Nemmouche est jugé devant les assises de la capitale belge pour la tuerie du Musée juif de Bruxelles. Ce jeudi matin, nos journalistes ont pu rencontrer des proches et représentants des victimes de cet attentat. Ils ont expliqué ce qu'ils attendaient de ce procès. "Ce qui est important, c'est que la vérité judiciaire soit dite. C'est qu'on avance. Il est dans le déni, visiblement. Nous ne sommes pas là dans un esprit de vengeance, on essaie de comprendre ce qu'il s'est passé, et à quel point ce dossier est lié aux autres, puisque nous sommes partie civile dans de très nombreux dossiers, en France et en Belgique", nous a confié Guillaume Denoix de Saint Marc, fondateur et directeur de l'Association française des victimes du terrorisme (AfVT).
Le Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique (CCOJB) s'est également constitué partie civile. "Nous nous sommes constitués partie civile dans ce procès très tôt car, premièrement, il s'agit pour nous de montrer la résurgence de la communauté juive, et de la promouvoir", a déclaré à l'agence Belga Yohan Benizri, le président du CCOJB. "Le caractère antisémite de cette attaque était évident, tout comme à Pittsburgh aux Etats-Unis (fusillade dans une synagogue qui a fait onze victimes en octobre dernier). La cible était une institution dont la vocation est la culture juive. Toute la communauté juive a été interpellée par ce qui s'est passé le 24 mai 2014, et choquée".
"Les familles n'ont pas d'explication"
Maître Alexandre Dalne, avocat de la maman d'une victime de Mehdi Nemmouche, a lui indiqué que ce qu'il attendait de cette première journée, c'était "de savoir enfin ce que la défense de Mehdi Nemmouche allait plaider". "Là où ça va être intéressant, c'est lors des interrogatoires des accusés qui auront lieu en début de semaine prochaine. Là on verra exactement ce qu'il aura à dire".
En ce qui concerne les attentes, il a dit espérer "avoir les réponses aux questions des victimes, et que la famille pourra après faire son deuil. C'est clair que Mehdi Nemmouche s'est tu pendant 4 ans, et que les familles n'ont pas d'explication aux agissements qu'il a commis. C'est vrai qu'on aspire à ce que l'on ait enfin une vérité, quelle qu'elle soit".
Parmi les familles des victimes, il y a aussi des personnes dont un proche est décédé dans l'attentat du 22 mars 2016 à Bruxelles. Le frère de Fabienne, morte à l'aéroport de Bruxelles, était ainsi présent ce matin à l'ouverture de l'audience. "On va y aller pas par pas. On va voir ce qui se passe dans ce procès. Mais c'est un procès qui est très important, d'abord pour les victimes de l'attaque du musée Juif, mais aussi pour les victimes du 22 mars, parce qu'apparemment il y a quand-même un lien entre toutes ces personnes", a-t-il indiqué avant de préciser: "Un procès c'est important pour toutes les victimes, parce qu'une fois que c'est terminé, ça permet quelque part de continuer à vivre".