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Fayçal Cheffou, l'homme suspecté à tort d'être "l'homme au chapeau" sur les vidéos de surveillance en lien avec l'attentat terroriste à l'aéroport de Zaventem, a présenté jeudi son livre "Ils m'ont fait porter le chapeau", sorti cette semaine. Ce livre est mené comme un entretien, dans lequel l'intéressé, toujours inculpé dans le cadre dossier pour des questions de procédures, répond à une série de questions. Il revient sur son arrestation, sur sa détention et fait état de violences policières.
Lors de sa détention au commissariat, il explique qu'en réaction à son refus d'enlever le papier mis sur l'objectif de la caméra de surveillance, "ils sont arrivés à sept. Ils ont éteint le courant de la pièce et ils sont entrés. On m'a frappé et on m'a arraché mes vêtements. J'ai été battu et je suis resté comme ça pendant deux heures dans mon sang". Il parle aussi d'un pistolet pointé sur la tempe par un policier, en remarquant que d'autres agents sont immédiatement intervenus. Sa plainte au Comité P a été classée sans suites.
Son "calvaire", selon la présentation qu'il fait de cette épreuve, ne s'arrêtera pas à sa libération, puisqu'il sera poursuivi par la suite jusqu'à cinq fois, la dernière en date étant une alerte à la bombe à la salle de concert de l'Ancienne Belgique. "Le fait d'être lié dans l'esprit des gens à quelque chose lié au terrorisme, ça isole complètement ces personnes et ça les met dans un état de pression quotidienne qu'on n'imagine pas", estime Nadine Rosa-Rosso, membre du comité éditorial des éditions Antidote, qui a aidé à écrire le livre de Fayçal Cheffou et ceux de deux mères dont les enfants sont partis en Syrie. "Il y a aussi les victimes de la lutte contre le terrorisme et cet aspect-là, selon moi, est insuffisamment connu de l'opinion publique".