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"Je suis en colère": un centre de co-accueil ne peut pas "régulièrement" assurer la garde de l'enfant de Magali

Magali nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Son petit garçon de 18 mois est pris en charge dans un centre de co-accueil. Le problème: lorsque l’une des 2 accueillantes tombe malade, Marcel doit rester à la maison. Magali, maman célibataire, peine à trouver des solutions pour sa garde. Une situation qui complique fortement son organisation quotidienne.

Magali élève seule son petit garçon de 18 mois. Durant la semaine, Marcel est gardé dans un centre de co-accueil avec d’autres enfants. Mais régulièrement, l’une des deux accueillantes tombe malade. La jeune maman est alors totalement livrée à elle-même. 

"Ici, lors du co-accueil, vu qu’il n’y avait qu’une accueillante sur deux, les normes font qu’elles ne peuvent accueillir que cinq enfants. Elles ont obtenu une dérogation pour un sixième enfant à un certain moment. Mais il a encore fallu trouver des solutions par nous-mêmes puisqu’aucune solution n’est proposée", témoigne-t-elle, après avoir contacté notre rédaction via le bouton orange Alertez-nous.

Magali est contrainte de revoir son organisation pour assurer la garde de Marcel. Une charge mentale dont elle se passerait bien. "Je ne suis pas tranquille. Je suis déçue, je suis en colère, et je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation. J’invite tous les parents qui rencontrent des difficultés à oser le dire", ajoute-t-elle.

On ne va pas non plus surpeupler les milieux d’accueil

Les problèmes rencontrés par ce centre de co-accueil ne sont pas malheureusement pas des cas isolés. "Si l’accueillante est salariée dans ce service, ce dernier fait tout ce qu’il peut pour que l’enfant soit accueilli chez une autre accueillante, ce qui n’est pas toujours évident, car elles ont en général leur quota d’enfants, leur équivalent temps plein bien rempli. On ne va pas non plus surpeupler les milieux d’accueil", indique Sylvie Anzalone, la porte-parole de l’ONE (l’Office de la Naissance et de l’Enfance).

Dans la province de Hainaut, impossible pour un milieu d’accueil de répondre positivement à toutes les demandes. Au premier trimestre de 2024, 200 candidatures d’enfants ont été refusées, faute de personnel.

"Dans le cadre de notre service, nous avons obtenu une autorisation pour 288 places d’accueil, ce qui représente 72 accueillantes d’enfants. Nous avons 16 postes de disponibles à l’heure d’aujourd’hui, ce qui est énorme et représente 64 places d’accueil pour des enfants", précise Catherine Mulkers, la présidente de l'ASBL Cosege.

Si vous êtes seule avec 12 enfants, c’est très compliqué

De meilleures conditions de travail, une revalorisation du salaire… ce sont là quelques-unes des revendications des accueillantes pour redonner du sens à leur quotidien professionnel. 

"Si vous êtes seule avec, non pas 5, 6, 7 mais parfois 12 enfants, c’est très compliqué de faire un accueil correct. Parfois, nos délégués, nos travailleurs, nous disent qu’ils ont l’impression de devenir des usines à bébés, ce qu’ils ne veulent pas", souligne Nathalie Lionnet, déléguée syndicale Setca. 

Selon le dernier baromètre de la Ligue des familles, 6 parents sur 10 éprouvent des difficultés pour trouver une place dans une crèche ou dans un lieu d’accueil. 

 

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