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Les vacances débutent à peine que certains pensent déjà à la rentrée, comme les professeurs qui n’ont toujours pas été désignés. C’est le cas de Lisa (prénom d’emprunt). Elle est institutrice depuis quatre ans et reçoit ses horaires la veille de la rentrée... Parce qu'elle n'est pas "nommée" ou "engagée à titre définitif". Elle dénonce cette situation professionnelle instable via le bouton orange Alertez-Nous.
Lisa (prénom d’emprunt) est institutrice primaire depuis quatre ans. Son métier est une véritable vocation, être avec les enfants la passionne. Pourtant, la jeune femme se sent découragée. Le problème? La nomination. Parce qu’elle n’est pas engagée à titre définitif dans une fonction, sa désignation lui est communiquée à la dernière minute, parfois la veille de la rentrée.
"C’est très difficile de se faire une place en tant que 'temporaire'", témoigne-t-elle. "On est en bas de l’échelle (…). Le problème est qu’on ne sait pas si on sera encore là l’année d’après. Donc on attend".
C'est extrêmement démotivant
L'instabilité de l’emploi est particulièrement problématique : "Il n’y a pas vraiment la possibilité de faire des emprunts, il est difficile de se projeter. On ne sait pas quelle classe on aura, donc c’est compliqué pour préparer ses cours".
"C’est extrêmement démotivant de ne jamais savoir où l’on sera, d’être baladé de droite à gauche sans avoir son mot à dire", se désole-t-elle.
Une situation inévitable
La gestion des horaires est l’un des plus gros enjeux de la fin d’année scolaire et dépend de plusieurs facteurs, dont le nombre d’élèves par classe. Wallonie-Bruxelles Enseignement gère quelque 30.000 membres. En moyenne, 80% des enseignants (principalement des statutaires) sont fixés en juin. Les 20% restant, les non-nommés, reçoivent leurs horaires en août ou en septembre.
La situation est inconfortable, mais inévitable. "Nous sommes soumis aux prescrits légaux et il est noté qu’arrivent d’abord tous les statutaires (…). Et puis après, avec ce qu’il reste des emplois, nous devons désigner les temporaires : d’abord les titres requis (ceux qui ont le diplôme), ensuite les titres-suffisants et ainsi de suite", explique Sandrine Geuquet, directrice adjointe à la Direction Générale des Personnels de l’Enseignement. Pour l’instant, "ce n’est pas possible de faire autrement", affirme-t-elle.
Le système peut être amélioré
À cause de cette incertitude, le métier attire moins et décourage les jeunes professeurs. "Quand on est enseignant, on aime bien être prêt pour la rentrée scolaire", dit Roland Lahaye, Secrétaire général de la CSC Enseignement.
Ce dernier plaide pour que les enseignants "puissent partir en vacances l’esprit libre en ne se posant pas de question sur ce qu’il adviendra de leur sort". "Le système peut être amélioré, il suffit d’un peu de bon sens", conclu-t-il.