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"C’est énervant, fatiguant" : à bout, une locataire d’un logement social insalubre dénonce ses conditions de vie

Crasse, mobilier cassé, insécurité… Le complexe de logements sociaux « La Sambrienne » à Charleroi est pointé du doigt par Cindy (nom d’emprunt). Elle y vit depuis deux mois seulement et la gestion des lieux la laisse bouche bée. Elle témoigne via notre bouton orange Alertez-Nous.

"Il a fallu une semaine pour le réparer, en insistant plusieurs fois. (…) C’est déjà la 4e panne depuis que je suis là", explique Cindy (prénom d'emprunt). Cette jeune mère de deux enfants a emménagé dans un logement social de Montignies-sur-Sambre en mars dernier. Depuis, l’ascenseur de l’immeuble est régulièrement hors service, obligeant les habitants à prendre les escaliers, sans considération pour les personnes âgées ou à mobilité réduite.

Déchets abandonnés, vitre brisée, carcasses de voitures...

Outre l’ascenseur, l’état des lieux communs l’interpelle. Les lumières du hall se sont éteintes, les portes d’entrée "déconnent" et restent ouvertes, au grand dam des habitants qui craignent pour leur sécurité. Ici, la vitre d’une porte manque de tomber en éclats. Là-bas, une poubelle éventrée repose mollement dans l’ascenseur, déversant son contenu aux alentours. Le parking est encombré de carcasses de voitures en tout genre.

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"Ce n’est pas agréable", s’indigne la locataire. Les oublis peuvent arriver, mais "devoir tout le temps rappeler et demander, c’est fatigant." D'autant plus qu'elle estime réclamer le minimum. Dans le loyer de ces logements sociaux, sont compris les frais de copropriété. Les locataires paient entre 5€ et 150€ par mois, selon les infrastructures, pour que l'environnement et les lieux communs soient entretenus. Comment se fait-il que le bâtiment soit dégradé malgré tout ?

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Du côté du gestionnaire de "La Sambrienne", on confirme l'existence de ces problèmes, bien que certaines nuances doivent être apportées. "Concernant les ascenseurs, il y a effectivement eu des faits de vandalisme deux fois d'affilée qui ont été réparés à la fin du mois d'avril" explique David Conte, le gestionnaire du complexe. "Dans ces cas-là, il y a des pièces qui doivent être commandées, ce qui peut malheureusement prendre du temps." Pour ce qui est du dysfonctionnement des portes d'entrée, le gestionnaire ne semble pas être au courant. "On n'a pas eu de panne de porte qui nous a été signalée. Nos collègues iront vérifier s'il y a un problème et assurer le suivi" assure-t-il. Un phénomène qui, d'après lui, peut aussi s'expliquer par le mauvais comportement de certains locataires :  "On sait qu'il y a parfois de la mauvaise utilisation, comme des gens qui veulent rentrer leurs courses en faisant plusieurs aller-retours et qui ne veulent pas ouvrir la porte à chaque fois."

Problèmes d'incivilité

Enfin, David Conte reconnaît que les déchets, parfois abandonnés un peu partout, constituent un vrai problème. "Dans nos quartiers, on fait souvent face à du dépôt sauvage. On a des équipes qui tournent en continu. Ceci étant, la propreté publique n'est pas une compétence de La Sambrienne, nous on n'est que le bailleur, on ne fait que louer le logement. Le ramassage des déchets sur la voie publique est une compétence communale" nuance-t-il. "Dans les immeubles, on a un service d'entretien qui doit aussi faire face à des déchets jetés par les locataires dans les lieux de vie. Nos équipes passent régulièrement, mais c'est un vrai problème d'incivilité", déplore le gestionnaire qui pointe néanmoins d'autres moyens mis en place pour lutter contre ce phénomène, telles que des opérations de sensibilisation à la propreté, ou encore des opérations "Cité Propre" où un conteneur à encombrant est amené sur place. David Conte rappelle cependant que les locataires peuvent directement signaler les problèmes constatés via un formulaire disponible en ligne, ou bien simplement par téléphone.

Une concierge passe courageusement tous les vendredis afin de nettoyer et de ranger ce qu'elle peut. L'éclairage du hall a été rétabli, la porte fracassée a été colmatée avec du plexiglas. "Ça craque quand on ouvre", soupire tout de même Cindy (prénom d'emprunt). En venant habiter ici, la jeune mère pensait trouver un peu de sérénité. Elle craignait le bruit et la proximité des voisins. Au final, ce sont les lieux qui répugnent.

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