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Isabelle, une maman de deux adolescents de la province de Hainaut, a déclenché le bouton orange Alertez-nous pour nous exprimer son mécontentement. Ses enfants sont scolarisés en 2ème et 5ème secondaire à Mons et, selon elle, les dispositions prises pour permettre l’enseignement à distance de son fils aîné en pleine pandémie sont très pénibles à vivre, raconte-t-elle.
Cours particuliers pour son fils
Sa fille en deuxième secondaire est en permanence à l'école mais doit porter le masque. Son fils de 16 ans doit, lui, suivre une semaine sur deux des cours en distanciel (il retrouvera l'école à temps plein le 10 mai). "Il passe 3 heures sur Zoom et le reste du temps, il doit ingurgiter de la matière par lui-même comme le font les étudiants du supérieur. A 16 ans je trouve cela un peu tôt. Les jours où il est en présentiel, il y a d’office un jour de la semaine qui est consacré à des interrogations pour voir si la matière a bien été étudiée et que les colonnes des bulletins soient toujours bien remplies. Mon mari et moi offrons à notre fils des cours particuliers en physique et en mathématiques les samedis pour qu’il puisse rattraper la matière qui n’a pas été vue", décrit la mère.
Je pense à tous les autres adolescents qui sont seuls chez eux et qui doivent se prendre en charge
Isabelle est inquiète pour les élèves qui sont davantage laissés seuls à la maison : Tous les jours, je pense à tous les autres adolescents qui sont seuls chez eux et qui doivent se prendre en charge, aux parents qui sont partis sur leurs lieux de travail la boule au ventre en espérant que leurs enfants fassent le nécessaire, et à ceux qui n’ont pas les moyens de payer des profs particuliers à leurs enfants… Ce n’est pas de la faute de la ministre, ni des enseignants dont je salue le courage, mais certaines décisions ont manqué de jugement", estime la mère de famille.
Pourquoi ne pas reporter ce congé fin juin ?
Cette année, le congé férié du 1er mai tombe un samedi. Dès lors, tout travailleur salarié belge peut récupérer ce congé un autre jour. Généralement, il peut placer ce jour de congé n'importe quand pendant l'année. Mais dans certaines grosses entreprises ou de nombreux secteurs publics comme l'enseignement, le jour du congé est imposé, souvent juste avant ou juste après le week-end. Dans l'enseignement, c'est ce vendredi 30 avril. Un jour qui tombe mal selon la mère de famille vu la pandémie et l'enseignement à distance qui ont ralenti les apprentissages. "J’ai ce 30 avril en travers de la gorge. Pourquoi maintenir ce jour de congé ? Est-il réellement une priorité alors que nous devons faire face à une pandémie, nous montrer flexibles et faire en sorte que nos enfants apprennent au maximum dans ces conditions regrettables ? Pourquoi ne pas l’avoir mis à la place du 30 avril, le 30 juin ? L’année scolaire se finit de toute façon toujours plus tôt et on ne fait plus rien à la fin de l'année. Vu les circonstances exceptionnelles, on aurait pu le déplacer", juge la Montoise.
Il n'est pas juste de dire que les équipes éducatives ne font plus rien en fin d'année
Un calendrier fixé avant la rentrée scolaire
Nous avons demandé à la ministre de l’Enseignement de réagir. Le programme des jours de congé des enseignants est fixé avant la rentrée scolaire et "à ce moment-là, les personnes en charge étaient loin d’imaginer que la pandémie du coronavirus sévirait toujours en Belgique", nous précise le porte-parole qui rappelle qu'un jour imposé pour récupérer le 1er mai n'est pas propre à l'Enseignement mais aussi à d'autres secteurs. A la suggestion d'Isabelle, qui propose de reporter ce congé à la fin du mois de juin parce qu'il y a moins de travail, le porte-parole réfute fermement l'argument : "Il n'est pas juste de dire que les équipes éducatives ne font plus rien en fin d'année", dit-il, rappelant que la fin de l'année est dédiée aux conseils de classe et aux recours, un moment très important pour chaque enfant.
Le cabinet de la Ministre déplore les critiques que doit régulièrement subir le corps des enseignants alors qu'il travaille dans des conditions particulièrement difficiles depuis le début de la pandémie.