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4 maisons en cours de construction font l'objet de nombreuses discussions à Gesves. En cause, la bataille entre la commune et la Région wallonne, qui a accordé un permis malgré le fait que les habitations se situent en zone inondable.
La commune de Gesves n'en revient pas. Ces dernières semaines, un chantier de construction de quatre maisons a débuté sur une parcelle située en zone inondable et régulièrement touchée par des intempéries. La commune avait pourtant refusé d'accorder le permis au promoteur, avant que la Région Wallonne ne l'accorde après analyse de l'appel.
Ces maisons sont situées sur un terrain gorgé d'eau, spongieux, qui a déjà été touché notamment par des coulées de boue et des inondations. Pour la commune de Gesves, accorder ce permis n'avait pas de sens. Elle l'avait d'ailleurs refusé en février 2023, avant que la Région Wallonne, en charge du traitement du recours du promoteur, ne fasse changer la décision: le permis est accordé et les travaux ont déjà débuté.
"Si on refuse un permis, ce n'est pas par plaisir"
"Les aménagements prévus par la société, ce sont essentiellement des aménagements pour protéger les quatre maisons. Ce que craignent les riverains et le collège communal, c'est que cela va empirer la situation d'autres habitations", déclare Philippe Hermand, l'échevin de l'Urbanisme de Gesves, qui est opposé à ce projet. Les champs en amont ont déjà, en effet, provoqué quelques problèmes par le passé.
Pour la Région Wallonne, il n'y avait pas de raison de dire non. La décision est appuyée sur l'avis de plusieurs experts, qui ont analysé le dossier. "Ils ont remis un avis favorable", rappelle Willy Borsus, le Ministre wallon de l'Aménagement du territoire, qui cite quelques conditions fixées au moment de son attribution. "Construire un bassin d'orage, mettre un merlon et gérer les flux d'eau", précise le Ministre, ouvert à l'idée d'imposer d'autres conditions.
Sauf qu'à Gesves, on ne se dit pas convaincu. "Ce merlon est d'environ 70 cm. Pour nous, ce n'est pas suffisant", peste ainsi Philippe Hermand. "Si on refuse un permis, ce n'est pas par plaisir. Jamais. C'est que l'on pense qu'il ne faut pas prendre de risque et qu'il y a vraiment un risque", regrette-t-il enfin. Le promoteur, lui, affirme avoir fait tout ce qu'il fallait pour éviter les problèmes d'inondation.
Le chantier, lui, se poursuit sur place.