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80 animaux maltraités retrouvés à Éghezée: pourquoi les récentes saisies sont problématiques pour les refuges?

Quatre-vingts animaux vivants ont été saisis à Éghezée la semaine passée. Les associations ont également retrouvé de nombreux animaux dans une maison en vente. Des chiens, des poules et des cochons et des reptiles ont été récupérés et répartis dans des refuges déjà saturés. 

Derrière une maison d'apparence normale se cachait en réalité l'horreur pour 200 animaux. Mise en vente par une agence immobilière de la région, la maison était insalubre. Les photos parlent d'elles-mêmes. 

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Le voisinage se doutait que quelque chose n'était pas normal. "Il y a une journée où j'ai voulu dormir, il y avait un chien qui pleurait très fort durant toute la journée", témoigne une riveraine. "Je me suis dit 'Va voir et va sonner à la maison, il y a peut-être un problème, un chien qui est enfermé'..."

En tout, 80 animaux ont été saisis dans des conditions inhumaines à côté de ceux qui étaient déjà morts. Sur place, lapins, chiens, reptiles ou encore des poules retrouvés agonisants. Ils souffrent encore aujourd'hui. "On voit que les poules ont la gale aux pattes", montre Sophie Locatelli, président du refuge "Le rêve d'Aby", association située à Gembloux. "On voit qu'il y a encore des problèmes de déjections sur les pattes, des ongles trop longs, vraiment de la gale... Malgré l'apparence, elle n'est vraiment pas du tout en bon état et ses jours sont encore en danger...".

La situation est particulièrement compliquée pour les refuges suite aux précédentes saisies. Le réseau sature complètement et les sanctions prennent du temps à se mettre en place. L'attente peut parfois aller jusqu'à deux ans. "Le parquet a 71 jours à dater du PV (procès-verbal) pour se saisir du dossier", explique Nicolas Yernaux, porte-parole du service public de Wallonie. "S'il ne le fait pas, on rentre dans une procédure de sanctions administratives et là, c'est le fonctionnaire sanctionnateur qui va prendre une décision. Et ça peut aller effectivement d'une amende jusqu'au retrait du permis de détention d'animaux."

Après la saisie de 400 bêtes à Enghien

Cette nouvelle découverte fait suite à une autre qui a eu lieu le week-end dernier, dans la nuit de vendredi à samedi dans une ferme située à Enghien.

Plus de 400 moutons, vaches, chiens et autres animaux, en piteux état, avaient été saisis, après un contrôle opéré par l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca). Il avait alors été décidé de répartir ces animaux dans plusieurs associations.  

Parmi les 470 moutons sauvés, 101 avaient, dans un premier temps, été accueillis par Animaux en péril à Ath. Les autres avaient provisoirement été placés au Rêve d'Aby à Gembloux, Help Animals à Braine-le-Château et Silence Animal à Mouscron. "Nous ne pouvions pas garder autant de moutons, nous en avions déjà 120 avant la saisie", a expliqué l'association Animaux en péril. "Heureusement, d'autres refuges se sont manifestés samedi et dimanche, dont Equi'Chance à Philippeville, Veeweyde - Le Refuge du Marais à Andenne, et même des refuges flamands. Nous en avons finalement gardé 40", a-t-elle poursuivi.  

Les animaux seront, après la procédure de saisie, qui dure deux mois, placés à l'adoption. "Mais ce n'est pas si simple, car il y a très peu de demandes d'adoption pour les moutons", a regretté Animaux en péril. L'association espère que l'affaire passera devant la justice pour que le propriétaire soit sanctionné. "S'il recommence, nous ne pourrons pas récupérer autant de moutons l'année prochaine, c'est impossible."

Un trouble mental

Ces maltraitances animales sont souvent la conséquence du syndrome de Noé, un trouble mental caractérisé par l'accumulation compulsive d'animaux, souvent dans des conditions insalubres et dangereuses. 

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