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À Liège, trois hectares de cannabis cultivés en collaboration avec un hôpital pour "développer de nouveaux médicaments"

Trois hectares de cannabis médical sont cultivés à côté d'un hôpital du CHU de Liège. Il s'agit de CBD, autrement dit du cannabis, sans l'effet euphorisant. Un produit qui permet notamment de lutter contre les douleurs chroniques.

Couleur, forme ou odeur: le CBD ressemble à s'y méprendre à un plan de cannabis aux effets enivrants. Et pourtant, leur différence est chimique. "C'est une variété de cannabis autorisée au catalogue européen qui ne contient pas de THC, c'est-à-dire la molécule psychotrope, hallucinogène du cannabis", explique Lionel Quataert, directeur général d'une société produisant du cannabis experimental.

Sur un champ de trois hectares, deux variétés de plants de CBD, du cannabidiol, y sont cultivés. Son usage concerne des médicaments et des crèmes aux propriétés apaisantes.

En Belgique, 22 % de la population souffre de douleurs chroniques et persistantes. "En général, avec un hectare de cannabis en Belgique, on aura une tonne de matière sèche qui sera potentiellement exploitable, desquelles on pourra extraire les cannabinoïdes qui sont utilisés dans nos produits", poursuit Lionel Quataert.

"On ne veut pas de dépendance"

Aux États-Unis, les opiacés prescrits avec morphine et produits dérivés causent la mort de 60.000 patients chaque année. "On part du principe qu'un cannabis thérapeutique, c'est un cannabis qu'on pourrait prescrire, donc on ne veut pas de la dépendance", détaille Frédéric Louis, anesthésiste du groupe du groupe Santé CHC. "La majorité des médicaments que les patients prennent en douleurs chroniques rendent dépendants, et particulièrement les opioïdes."

Cette plantation est une véritable stratégie pour l'hôpital. "Le but, c'est de travailler en collaboration avec eux dans le cadre du développement de nouveaux médicaments", indique Nicolas Desmyter, directeur de la clinique CHC Hermalle.

Autour de cette culture, le site est ouvert sans aucune barrière de protection. "La police locale est prévenue puisque les plants ici du cannabis ressemblent assez à du cannabis, mais elle sait très bien aussi que la marchandise là-bas n'a pas vraiment de valeur sur le marché de la drogue", souligne Serge Fillot, bourgmestre d'Oupeye (PS).

Malgré les retards de production liés aux dernières précipitations, la récolte est prévue en septembre. Chez nous, 15 % des Belges ont au moins testé une fois un médicament à base de cannabis.

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