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Les combats entre l'Ukraine et la Russie se poursuivent, notamment à Donetsk. C'est là, que depuis un an, une Liégeoise s'est engagée dans l'armée ukrainienne. Ania, 33 ans, est pourtant née unijambiste. Cet engagement lui a permis de donner un sens à sa vie et de remonter à ses origines.
Ania a 33 ans. Cette jeune femme au regard clair et au large sourire vit depuis un an à quelques kilomètres de la ligne de front, dans la région de Donetsk. "Ça c'est le poêle à bois, ça c'est une des pièces," montre-t-elle à la caméra. "On empile toutes nos affaires, évidemment..." C'est aux côtés des soldats ukrainiens que la jeune femme s'est engagée.
Ania est d'origine polonaise. Amputée de la jambe droite à la naissance, elle a été abandonnée dans un hôpital, puis adoptée par une famille liégeoise dans laquelle, depuis toute petite, elle rêve d'être militaire. "Quand j'avais six ans, plus ou moins, tous les soirs je dormais au sol à côté de mon lit et mes parents me retrouvaient couchée à côté de mon lit le matin et ne me trouvaient pas", raconte-elle. "Et j'étais à chaque fois quelque part dans la pièce de ma chambre. Tous les soirs je m'entraînais, je faisais des pompes, des abdos..."
"Défendre les civils"
Dès le début de la guerre, Ania participe à des convois humanitaires entre la Belgique et l'Ukraine. Mais son esprit combattant l'amène dans une brigade où elle suit une formation pour devenir droniste. "C'est pour faire la reconnaissance du terrain, c'est pour défendre les civils, défendre le côté ukrainien qui est petit à petit occupé dans certaines régions et dont les gens ont besoin de sécurité..."
Entre Ania et l'Ukraine, c'est une histoire de famille. Elle a 26 ans quand elle apprend que son grand-père est originaire de Zaporijjia, dans l'est du pays. Son engagement militaire prend alors tout son sens. "Je me suis découvert des origines ukrainiennes sans le savoir, parce que je ne savais pas du tout ça, personne ne me l'avait jamais dit", affirme la jeune femme. "Quand je suis arrivée en Ukraine, j'avais envie d'embrasser le sol, je pleure à chaque fois que je traverse la frontière, juste de savoir que je suis obligée de rester ici, je suis la plus heureuse au monde, c'est ma maison. Le front, c'est chez moi, c'est ma maison, je sais que je dois être là, c'est mon grand-père, c'est mon arrière-grand-père aussi qui s'est battu pour moi."
Malgré la guerre et la peur, cette jeune Belge, qui partage désormais sa vie avec un soldat ukrainien, garde espoir.