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"Clairement, je ne me sens même plus en sécurité chez moi", nous confie l'un des otages, encore très choqué de ce qui lui arrivé hier à Farciennes. Nous l'appelerons Pierre. Il accepte de nous rencontrer devant l'école où se sont produits les faits. Aux alentours de 17h20 hier, le cours avait commencé depuis à peine 10 minutes. Un individu est alors entré dans la classe et a menacé tout le monde avec une arme. "Le stress monte tout à coup, on ne comprend pas exactement. C'est arrivé très vite : en 5 minutes, l'arme était pointée sur nous, et nos professeurs. J'ai eu peur pour ma vie."
Antoine a servi de "bouclier humain"
Le suspect était instable, agressif et menaçant. Les otages craignaient qu’un coup de feu parte à tout moment. C'est le cas d'Antoine (prénom d'emprunt), qui accepte également de nous confier ce qu'il a vécu. "On se demande ce qui va se passer", témoigne-t-il. "La vie défile devant nous, on ne sait pas ce dont l'homme est capable."
Antoine nous raconte avoir servi de bouclier humain au preneur d’otage quand il a voulu s’enfuir. "Il y avait deux élèves, dont moi, et le professeur. Il se servait de nous comme bouclier, on devait le protéger de la police. On se dit que soit il se rend et la police intervient, soit une fusillade se produit."
L'angoisse de retourner dans l'établissement
Pour l’instant, les cours sont suspendus. Mais il faudra y retourner bientôt, non sans une certaine angoisse. "À l'extérieur ça va plus ou moins", affirme Pierre. "Mais pour l'instant, je ne saurais pas rentrer. Je vais essayer de revenir, parce que j'ai une passion pour ce métier depuis toujours. Je ne compte pas arrêter la formation, mais je ne reviendrai plus dans cette classe-là."
Il avoue également qu’il fera appel à la cellule d’aide psychologique, conscient d’en avoir besoin.