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Il y a vingt-cinq ans, le naufrage du pétrolier Erika provoquait une marée noire dévastatrice. 200.000 tonnes de mazout avaient pollué les côtes françaises, tuant 200.000 oiseaux. Retour sur cet événement tragique qui a marqué l'histoire maritime de l'Europe.
Ballotté toute la nuit par les vents, le vieux paquebot se brise en deux au large de la Bretagne en décembre 1999. Les deux parties du pétrolier coulent. Il transporte avec lui plus de 30.000 tonnes de fioul. A cause d'une météo difficile, les opérations de pompage sont compliquées. Le risque d'une marée noire se précise.
"Contrairement à ce qu'on espérait, les nappes ne se désagrègent pas beaucoup. Je pense qu'on peut imaginer qu'actuellement, je n'exclus pas effectivement que du pétrole arrive à la côte", confie à ce moment-là Yves Naquet-Radiguet, préfet maritime de l'Atlantique.
Dix jours plus tard, les premières nappes de fioul apparaissent au large des côtes, des taches de 10 à 100 mètres de diamètre. Sur la plage, les premières traces de pollution se dessinent. Finistère, Morbihan, Vendée, Charente-Maritime, 400 km de côtes sont souillées. Équipés de pelles et de seaux, des bénévoles nettoient pendant des mois. "On dirait du chewimg-gum quoi. Vous en prenez une petite boulette et vous essayez de décoller comme vous pouvez, mais bon, on ne pourra jamais tout revoir quoi, ça va prendre du temps", témoigne un jeune homme.
Ce désastre écologique provoque aussi la mort de 200.000 oiseaux. "D'une part, le pétrole détruit un petit peu la structure de la plume, donc la plume n'est plus imperméable, donc l'oiseau prend froid, prend l'eau et ça peut être très rapidement. Deuxième chose, l'oiseau va chercher à se nettoyer, donc il va ingérer du pétrole, il va ingérer du mazout et il va s'intoxiquer également",explique un expert.
Il faudra deux ans pour effacer toutes les traces de pollution. Le préjudice économique est estimé à près d'un milliard d'euros. L'enquête autour de ce naufrage révèle le piteux état du pétrolier Erika. En 2012, Total, l'affréteur du navire, est condamné à verser 200 millions d'euros aux collectivités locales touchées.