Partager:
Huit Belges feraient partie du groupe islamiste syrien Hayat Tahrir al-Cham (HTS), qui a pris le pouvoir à Damas (Syrie) le week-end dernier, a confirmé le cabinet de la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden. Outre ces membres, il y aurait une centaine de ressortissants belges dans la région.
La ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, a organisé ce matin une rencontre avec les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité des autres États membres de l’Union européenne. Au centre des discussions : l’impact de la situation en Syrie sur la sécurité européenne. Ce sujet sera également abordé lors du Conseil "Justice et affaires intérieures" (JAI) qui se tient à Bruxelles.
Le week-end dernier, un front commun de groupes rebelles dirigé par Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris le contrôle de l'une des dernières zones en Syrie encore sous le régime d’Assad. Cette évolution inquiète les services de renseignement belges, qui se sont réunis hier pour évaluer les conséquences géopolitiques et sécuritaires.
Une centaine de ressortissants en Syrie
"La situation actuelle sucite des inquiétudes pour les ressortissants belges présents dans la région", peut-on lire dans le communiqué. Environ 100 Belges s'y trouvent encore, dont 8 seraient affiliés à HTS, selon les services de renseignement.
Les services de renseignement belges surveillent étroitement les activités de HTS et d’autres groupes terroristes comme l’État islamique. "Les tensions entre Kurdes et Turcs dans la zone frontalière doivent également être surveillées de près. Il ne faut pas exclure le fait que le conflit soit importé et qu'il crée donc des tensions entre les communautés de notre pays."
Par ailleurs, la possibilité de flux migratoires en provenance de Syrie est scrutée au niveau européen. Certains Syriens liés à l’ancien régime pourraient chercher refuge en Europe. "La situation volatile actuelle en Syrie suscite des inquiétudes quant à l'ouverture des frontières", précise encore le communiqué.
Une coopération européenne renforcée
La secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor, a décidé, comme plusieurs pays de l’UE, de suspendre temporairement les demandes d’asile pour les Syriens, en attendant une meilleure compréhension de la situation. Concernant le retour potentiel des Belges en Syrie, Annelies Verlinden insiste sur la nécessité d’un encadrement strict, visant à prévenir toute radicalisation ou résurgence de l’extrémisme.
Lors de la réunion avec ses homologues européens, la ministre Verlinden a souligné l’importance d’intensifier la coopération internationale pour identifier les individus liés à des groupes armés syriens. "Le contexte géopolitique actuel, de l’Ukraine au Moyen-Orient, nous oblige à une vigilance accrue", a-t-elle déclaré. Elle a également insisté sur le rôle crucial de l’échange d’informations entre les États membres et les agences européennes.
Les services de renseignement belges continuent de surveiller la situation 24 heures sur 24, en étroite collaboration avec leurs partenaires étrangers, pour anticiper les éventuelles répercussions de la crise syrienne sur la sécurité en Belgique, conclut le communiqué.