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Chez Audi Brussels, 200 clés de voitures ont été confisquées ce jeudi par les travailleurs en colère suite aux annonces récentes de l'entreprise. La direction riposte.
Chez Audi Brussels, les travailleurs dénoncent l'absence de perspectives au sein de l'usine, puisqu'aucun modèle n'est prévu à l'avenir. Certains travailleurs ont confisqué plus de 200 clés de voitures présentes sur le site.
Ce vendredi matin, un représentant syndical a expliqué que ces clés étaient dans un lieu sûr et qu'il ne les rendrait pas avant de savoir s'il y a des perspectives d'avenir pour le site d'Audi Brussels.
Dans un communiqué de la direction aux syndicats (en date du 6 septembre) que nous avons pu consulter, celle-ci indique "ne pas pouvoir accepter cette action" et exige que "toutes les clés concernées soient remises à leur place d'origine au plus tard ce lundi à midi". Elle est également claire sur la suite des événements, si cette demande n'est pas respectée. "Vu la gravité des faits auxquels la direction attache une grande importance, une plainte pénale sera déposée pour vol et sabotage d'entreprise", apprend-on.
En outre, la direction affirme être en capacité d'identifier les auteurs des faits grâce aux caméras mais "espère que de telles mesures ne seront pas nécessaires" et que "le dialogue social pourra se poursuivre de manière constructive".
Le syndicaliste Jan Baetens (ACV-Metea) regrette que la direction cherche la confrontation. "Nous avons retiré les clés pour pouvoir mener le dialogue social dans le calme. Si la direction veut maintenant enlever les voitures, nous ne pouvons pas garantir la sécurité et la paix. C'est dommage et je crains des réactions négatives de la part du personnel", a déclaré M. Baetens.
"Ils estiment ne pas faire de mal"
La menace de la direction ne semble néanmoins ne pas intimider certains représentants du personnel. "Si les travailleurs qui l'ont fait n'ont pas été plus prudents que ça, c'est parce qu'ils estimaient bien ne pas faire quelque chose de grave ou de mal", affirme Grégory Dascotte, secrétaire permanent Metallos FGTB Brabant. "Les clés sont dans l'entreprise, les voitures ne sont pas abîmées. Les menaces de la direction pour nous sont clairement exagérées."
Les syndicats et le personnel se réuniront ce lundi matin pour décider de rendre ou pas les clés qu'ils ont confisquées. Ils espèrent surtout avoir des précisions sur l'avenir de l'entreprise bruxelloise menacée de fermeture. Le bras de fer avec la direction est loin d'être terminé.
La production chez Audi Brussels aurait dû reprendre partiellement mercredi, après des semaines de congé collectif et de fermeture, mais les travailleurs ont décidé collectivement de ne pas se rendre au travail après avoir appris mardi que le groupe Volkswagen ne confierait pas de nouveau modèle à l'usine.