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"C'est peut-être frustrant pour celles et ceux qui sont vaccinés et qui considèrent qu'ils ont rempli leur part du contrat social", a déclaré le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort après avoir confirmé que toutes les bonnes nouvelles annoncées par le Premier ministre lors de la conférence de presse du comité de concertation ne vaudrait pas pour Bruxelles où le nombre de vaccinés est insuffisant. Il n'y aura donc pas d'assouplissements des mesures corona à Bruxelles. Pourquoi la capitale est-elle à la traîne derrière la Wallonie et la Flandre ? Pourquoi moins de gens ont-ils été se faire vacciner ? "Il y a une fracture socio-économique dans notre région bruxelloise qui se décline à tous les niveaux. La carte de la vaccination à Bruxelles est exactement la même que celle qui existait pour le nombre de contaminations et de décès lors de l'épidémie", a expliqué Rudi Vervoort.
"Le taux de vaccination à Bruxelles est fonction de la pyramide d'âge. C'est en descendant dans les tranches d'âge que le nombre de vaccinés est plus faible et insuffisant. Singulièrement chez les plus jeunes (12-17 ans) où on a 40-50% de retard sur la Flandre", a regretté le ministre-président de Bruxelles.
Si tu ne vas pas à la vaccination, la vaccination viendra à toi. C'est en ces termes qu'on peut résumer la stratégie de Bruxelles pour les prochaines semaines afin de combler le retard. "Il faudra aller jusqu'au porte-à-porte s'il le faut", a déclaré Rudi Vervoort. Actuellement, les règles actuelles restent donc en vigueur. "Le télétravail reste donc aussi fortement recommandé pour Bruxelles" afin de limiter le nombre de personnes dans les transports en commun. "Nous évaluerons les résultats fin septembre-début octobre. Je ne souhaite pas qu'on reste dans une situation en demi-teinte", a conclu Rudi Vervoort.
Les actions prévues pour inverser la tendance
Face à ce taux de vaccination trop faible, les autorités bruxelloises vont mettre en place plusieurs actions pour tenter d'inverser la tendance. D'ici la fin du mois d'août, six des dix grands centres de vaccination de la capitale vont fermer. A la place, des médecins, des infirmiers et des agents de prévention vont se rendre sur le terrain, auprès de la population. Où ça? Dans les entreprises, dans les écoles ou encore dans les lieux de culte. Leur travail sera de sensibiliser, de convaincre et de vacciner la population qui ne l'est pas encore. C'est une sorte de décentralisation de la campagne vaccinale.
"C'est vraiment un travail de sensibilisation de terrain. Aller vers les gens. Expliquer, répondre à leurs questions. Presque personne par personne. Ce travail est en cours à Bruxelles, avec les communes, depuis plusieurs semaines, voire parfois plusieurs mois. Il fonctionne mais il prend du temps. Donc nous allons mettre encore plus de moyens. Mais ça prendra un certain temps. J'espère qu'on aura des résultats et que le taux de vaccination aura bien augmenté d'ici la fin du mois de septembre à Bruxelles. Nous évaluerons à ce moment-là si c'est suffisant ou pas", a expliqué Alain Maron, ministre bruxellois de la Santé.
Les jeunes: énorme différence entre Bruxelles et les autres régions
Le véritable enjeu sera de convaincre principalement les jeunes. 60% des Bruxellois de plus de 18 ans sont pleinement vaccinés, mais il y a d'énormes différences entre les tranches d'âge. Les plus de 65 ans sont vaccinés à hauteur d'environ 80%. Mais lorsqu'on regarde le taux de vaccination des 18-24 ans, il reste limité à 34% à Bruxelles, contre 74% en Flandre et 64% en Wallonie, selon les données de l'institut scientifique Sciensano. Constat similaire pour les 25-34 ans: 48% sont totalement vaccinés à Bruxelles, contre 80% en Flandre et 63% en Wallonie.
Tests gratuits dans la capitale
Autre mesure prévue pour limiter la propagation du coronavirus: rendre les tests gratuits à Bruxelles jusqu'au 15 septembre. Les personnes qui ont des doutes par rapport à une éventuelle infection par le coronavirus, pourront se faire tester gratuitement dans l'un des 8 centres de test de Bruxelles. Aucun code de test n'est requis. "L'été est synonyme d'une augmentation des contacts sociaux. Dès lors, nous constatons que le virus se propage plus largement au sein de la population. Par conséquent, il est nécessaire de redoubler de prudence non seulement lors des retours de l'étranger mais aussi dans tous les autres cas de figure. Pour que la rentrée scolaire se déroule en toute sécurité, la Région met le paquet sur le testing", indique la Commission communautaire commune (Cocom).