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Geneviève Legay, la militante niçoise d'Attac blessée lors d'une charge de police pour disperser une manifestation interdite des "gilets jaunes", a quitté le département de la médecine d'urgence mardi pour intégrer une unité de convalescence de l'hôpital, a déclaré à l'AFP une de ses filles.
"Elle a été déplacée du CHU Pasteur en maison de convalescence", a indiqué celle-ci, confirmant une information de Nice-Matin.
Victime de multiples fractures du crâne et souffrant de cinq côtes cassées, Mme Legay, 73 ans, est toujours sous morphine pour atténuer la douleur mais ses hématomes se sont stabilisés et semblait aller mieux mardi, a-t-elle précisé.
Une information judiciaire a été confiée à plusieurs juges d'instruction pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles Mme Legay a lourdement chuté lors d'une charge des forces de l'ordre le 23 mars.
Ce jour-là, alors que la mairie de Nice avait obtenu d'importants renforts de police pour éviter des débordements et sécuriser la ville avant la visite du président chinois Xi Jinping, la porte-parole d'Attac dans les Alpes-Maritimes manifestait avec une cinquantaine de personnes sur la place Garibaldi, lieu habituel des rassemblements à Nice, inclus ce jour-là dans un périmètre interdit.
Selon les premiers éléments de l'enquête, elle a été poussée par un policier qui a admis l'avoir repoussée du bras, et a déclaré regretter son geste, tout en soulignant avoir agi dans le strict respect des ordres donnés par sa hiérarchie.
Les images, captées par des journalistes et des manifestants, de cette dame âgée, drapeau pacifiste arc-en-ciel et gilet jaune à la main, gisant à terre avec une blessure à la tête, ont ravivé les polémiques autour des violences policières dénoncées par l'opposition et les militants depuis le début de la révolte des "gilets jaunes".
Sa famille et Attac ont porté plainte dès lundi pour "violences en réunion" contre la police. Elle-même devrait aussi porter plainte selon sa fille, mais n'est pas encore en état de le faire.