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Ils sont tombés de haut. Passés à une minute de la demi-finale de la Coupe du monde 2015, les Ecossais, encore trop inconstants, ont été éliminés au Japon dès la phase de poules, pour la deuxième fois de leur histoire.
La défaite historique face au pays hôte (28-21), dimanche, aura finalement été un concentré de ce XV d'Ecosse, capable du meilleur comme du pire: car il faut du courage, et une certaine dose de talent, pour inscrire 21 points à ces Brave Blossoms, portés à Yokohama par un peuple en liesse. Sauf que, encore une fois, les Ecossais ont perdu, et raté leur entame de match (21-7 à la mi-temps). Comme souvent.
. Trop d'erreurs individuelles
"Si je suis brutalement honnête, on a été battus par une équipe qui était meilleure que nous. Peut-être que nos attentes sont trop élevées. On va devoir retourner au tableau noir pour apprendre, et vouloir apprendre", a admis l'arrière Stuart Hogg.
Défense plus que généreuse, l'ailier Darcy Graham en tête, fautes de main à répétitions, mauvais choix... toute la panoplie y est passée. Difficile, dans ces conditions, de s'en sortir pour une équipe, même de l'élite.
Mais cette équipe d'Ecosse fait-elle encore partie de l'élite du rugby mondial? Cinquième du dernier Tournoi des six nations, surclassé par deux fois par un XV de France bien pâlichon (27-10 en février, 32-3 en août), celui du Chardon manque de régularité.
Pire, il ne semble pas vraiment avoir progressé sous l'ère Gregor Townsend, arrivé en 2017.
Pourtant, contrairement à ses prédécesseurs, l'ancien coach des Glasgow Warriors peut s'appuyer sur un pack efficace et des joueurs d'exception tel l'arrière Stuart Hogg ou la charnière formée par Greig Laidlaw et Finn Russell.
. Peu de progrès
"La vérité, c'est que si on ne progresse pas, la situation va se répéter. Je ne pense pas qu'on ait vraiment enregistré ce qu'il s'est passé encore. Quand ça va arriver, ça va nous bouffer pendant un long, long moment. Ca va faire mal", a d'ailleurs pesté Hogg.
Les Ecossais continuent de traîner comme des boulets leur manque de puissance chronique, leurs incorrigibles fautes de concentration ainsi qu'une fâcheuse tendance à mal débuter leurs matches.
Résultat, lors de ce Mondial, l'Ecosse a été concassée par l'Irlande et ses avants ultradominateurs (27-3) avant d'être étouffée par la vitesse japonaise.
Les médias, eux, semble résignés: "La fin du monde" titre The Herald, "C'est terminé" pour The Scotsman tandis que le Daily Mail, dans sa version écossaise, évoque un "triomphe japonais né d'une tragédie". Le Daily Record, lui, fait sa une sur le succès de l'Ecosse... en football 6-0 devant Saint-Marin.
. Townsend sous pression
"La seule chose qui compte pour juger un entraîneur, c'est la victoire. Ce qui veut dire que Gregor est sous pression. Mais il devrait s'en sortir. Ce qui veut donc dire que le prochain Tournoi devient très important pour lui: Gregor a besoin de victoires", a d'ailleurs analysé l'ancien capitaine de l'Ecosse Andy Nicol sur la BBC.
Arrivé en 2017, en promettant de pratiquer "le rugby le plus rapide du monde", Townsend n'a remporté que 50% de ses 22 matches sur le banc écossais (un nul, dix défaites).
"Ce n'est qu'une question de victoire. Je préfère mal jouer et gagner que de faire des efforts techniques pour perdre", a abondé l'ex-pilier Peter Wright.
"La seule façon de gagner à l'extérieur, c'est d'arrêter d'être des gentils garçons et d'être plus méchants devant. Il faut être agressif, il faut être méchant", a-t-il ajouté.
Mais cette équipe d'Ecosse est-elle seulement capable de montrer les crocs, autrement qu'en menaçant World Rugby d'une action devant les tribunaux si le match de Yokohama n'avait pas eu lieu? Réponse en février, avec le début du Tournoi des six nations, en Irlande.