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Tentative d'assassinat contre Donald Trump: "Joe Biden a envoyé les ordres", des républicains mettent en cause le président des USA

Certains républicains ont directement mis en cause le président Biden après la tentative d'assassinat dont a été victime Donald Trump.

La "rhétorique incendiaire" des démocrates en cause? Pour certains républicains la tentative d'assassinat de Donald Trump samedi est liée au climat tendu de la campagne et ils accusent directement Joe Biden, ce qui pourrait encore alimenter les tensions entre les deux camps.

A moins de quatre mois du scrutin présidentiel, le candidat républicain de 78 ans a été évacué, la joue ensanglantée, après plusieurs tirs lors d'un meeting à Butler, en Pennsylvanie, qui ont fait un mort et deux blessés graves parmi les spectateurs.

Alors que le mobile du tireur demeure inconnu pour l'instant, de nombreux républicains ont pointé du doigt leurs adversaires politiques.

"Le postulat central de la campagne de Biden est de dire que le président Trump est un fasciste autoritaire qu'il faut arrêter à tout prix. Cette rhétorique a directement conduit à la tentative d'assassinat du président Trump", a affirmé dès samedi soir le sénateur J.D. Vance, un des possibles colistiers de Donald Trump.

"Depuis des années, et aujourd'hui encore, des militants de gauche, des donateurs démocrates, et même Joe Biden ont fait des remarques et des descriptions répugnantes sur le fait de tirer sur Donald Trump", a également dénoncé Chris LaCivita, membre haut placé de l'équipe de campagne de l'ancien président.

De nombreux messages

Un message de nouveau relayé dimanche par Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants: "Aucune personnalité de l'histoire américaine, du moins dans l'ère moderne, peut-être depuis Lincoln, n'a été autant vilipendé et persécuté par les médias, les élites d'Hollywood, les personnalités politiques et même le système judiciaire."

"Et lorsque le message est diffusé en permanence, que l'élection de Donald Trump serait une menace pour la démocratie, et que la République prendrait fin, cela chauffe les esprits", a-t-il ajouté.

L'élu républicain Steve Scalise, victime en 2017 d'une fusillade qui a failli lui coûter la vie, a lui aussi accusé les démocrates d'alimenter une "rhétorique incendiaire".

"Faire une pause"

"Joe Biden a envoyé les ordres", a même écrit Mike Collins, élu à la Chambre des représentants, allant jusqu'à demander que le procureur poursuive Joe Biden pour "incitation au meurtre". 

L'élue républicaine Marjorie Taylor Greene a renchéri: "nous sommes dans une bataille entre le bien et le mal".

"Le parti démocrate est tout simplement le mal absolu, et hier ils ont tenté d'assassiner le président Trump", a-t-elle ajouté.

Certains se sont toutefois montrés plus prudents. Président du Comité national républicain et proche de Donald Trump, Michael Whatley a été interrogé à plusieurs reprises lors d'une interview à Fox News sur ce sujet, mais il a refusé de spéculer.

"Nous ne connaissons pas tous les détails et nous aurons le temps de mener des enquêtes. Mais pour l'heure, je pense que tous les Américains doivent s'arrêter, faire une pause et réfléchir à ce qui est réellement important", a-t-il déclaré.

Joe Biden et Donald Trump ont d'ailleurs tous deux appelé dimanche les Américains à s'unir alors que les théories du complot ont inondé les réseaux sociaux. La vie politique américaine s'est fortement polarisée ces dernières années avec un climat politique parfois irrespirable. 

"Les démocrates n'ont pas hésité à parler ouvertement de la menace que représente Trump", estime auprès de l'AFP Michael Bailey, professeur de sciences politiques à l'université Georgetown de Washington.

"La rhétorique enflammée est venue des deux côtés", poursuit-il avec toutefois des républicains qui ont été "plus enclins à marier cette rhétorique avec l'imagerie des armes à feu". 

Nombre d'experts s'accordent à dire que les actes de violence contre les élus américains ont flambé avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, en janvier 2017.  Pour Jacob Ware, spécialiste sécurité basé à Washington et chargé de recherche au Council on Foreign Relations, un think tank: "toute recherche de responsabilité à ce stade est malvenue". "C'est un jour sombre de notre histoire, et nous avons besoin que les Américains s'unissent pour rejeter les forces de division et de violence qui cherchent à nous diviser."

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