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Signé Giltay: un député français brandit un drapeau palestinien à l'Assemblée nationale et se fait exclure pour 15 jours

La guerre au Proche-Orient s'est invitée hier dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale à Paris. Un député du parti de Jean-Luc Mélenchon a déployé un drapeau palestinien pour exiger la reconnaissance de la Palestine par la France. Il a été sanctionné. 

Le député français qui a brandi un drapeau palestinien dans l'hémicycle a été suspendu 15 jours, mais le sujet est désormais au centre du débat politique. Il s'appelle Sébastien Delogu, c'est un député de la France insoumise (LFI). Hier, en contravention avec le règlement de l'Assemblée Nationale, il a brandi un drapeau palestinien en pleine séance. Applaudissements à gauche, tollés à droite, la séance a été interrompue et il a écopé de 15 jours de suspension et de la diminution de son indemnité de 50% pendant deux mois. Mais, il a atteint son objectif, relancer le débat sur cette question épineuse. 

La reconnaissance de la Palestine par trois nouveaux Etats européens a jeté tous les autres dans l'embarras. L'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont donc rejoint les quelques 140 pays sur 193 membres de l'ONU qui considèrent que la Palestine est un Etat. Pour l'instant, elle ne possède à l'ONU qu'un statut d'observateur et malgré un vote massif le 29 novembre de l'Assemblée Générale, en faveur de son admission, pleine année entière, les Etats-Unis ont opposé leur veto. 

Concrètement, en France, Emmanuel Macron est favorable à une reconnaissance de la Palestine mais, dit-il, à un moment utile et pas sous le coup de l'émotion. Un point de vue partagé en gros par la Belgique. Fin avril, interrogé à la Chambre, Alexander De Croo avait rappelé que la Belgique restait favorable à une solution à deux Etats mais que pour y parvenir, il fallait des personnes responsables des deux côtés. Cette attitude est pratiquement celle de tous les pays de l'Union Européenne. On est d'accord, mais pas pour tout de suite. 

Ah bon ? Et quand alors ? C'est toute la question. Reconnaître la Palestine, c'est soutenir la solution à deux Etats. D'accord. D'un côté Israël et de l'autre la Palestine. Oui, mais quelle Palestine ? On n'est plus aux accords d'Oslo en 1993. Depuis, la bande de Gaza a échappé à l'autorité palestinienne pour passer dans le camp du Hamas qui veut détruire Israël. Quant à l'autorité palestinienne, en Cisjordanie, elle n'a qu'un lointain rapport avec une démocratie. On n'y a pas organisé d'élection depuis des lustres. De plus, avec ses colonies et ses zones militaires, Israël a fractionné le territoire en peau de léopard dont les frontières n'ont plus grand-chose à voir avec celles de 1967 qui font pourtant référence en droit international. C'est un dilemme. 

Une reconnaissance donnerait du poids aux partisans de la paix, mais elle pourrait aussi être brandie comme une victoire par le Hamas. Résultat, il est urgent d'attendre. Et pendant ce temps-là, la guerre continue.


 

 

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