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Ce soir, les États-Unis vont connaître un tournant crucial pour leur scrutin présidentiel. Donald Trump et Kamala Harris vont s'affronter dans un débat télévisé à Philadelphie. Ce débat sera aussi la première vraie rencontre entre l'ancien chef d'Etat et l'actuelle vice-présidente.
"C'est étonnant, mais Donald Trump et Kamala Harris n'ont jamais eu l'occasion de se croiser", souligne Christophe Giltay dans son billet sur bel RTL. "Enfin, si. Une fois, le jour de la passation de pouvoir à Washington, le 20 janvier 2021. Mais on s'en souvient, meurtri par sa défaite, qu'il n'a toujours pas accepté, le président sortant, contrairement à la tradition, a refusé de participer à la cérémonie".
"La question est donc de savoir comment va se comporter Donald Trump avec cette nouvelle adversaire qu'il ne parvient pas à cerner", poursuit le journaliste. "En juin, il avait largement dominé un Joe Biden à la dérive. Ce dernier, conscient des atteintes de l'âge, avait eu la sagesse de renoncer et de laisser sa place à la vice-présidente. Depuis, cette femme de 59 ans, jeune par rapport à Trump, 78 ans, a réussi à se révéler au grand public. Car le poste de vice-président ne permet pas de s'affirmer tant que le président est sur le devant de la scène. Maintenant, c'est elle la championne des démocrates".
Pour Christophe Giltay, "l'affrontement de ce soir mettra les compétences de Kamala Harris à l'épreuve, à moins de 60 jours de l'élection. Elle devra aller à la rencontre des électeurs et présenter son programme politique, tout en tenant à distance les attaques de Donald Trump. On attend notamment ses propositions sur l'économie, la guerre entre Israël et le Hamas, le conflit en Ukraine et surtout sur les problèmes comme le pouvoir d'achat qui touchent les citoyens au quotidien."
Pour Trump, en revanche, les risques sont différents. "En face, le défi pour Trump sera de ne pas tomber dans les outrances dont il est familier. Son équipe redoute des dérapages racistes et misogynes. En 2016, il avait traité Hillary Clinton de 'femme méchante'. Cette fois, il a dans un discours comparé Kamala Harris à une 'mémère à chats'. Une ironie qui a fait flop. Dans les sondages, la vice-présidente est donnée au coude à coude avec l'ancien président et même légèrement en tête. Mais aux États-Unis, les sondages nationaux ne font pas l'élection, qui se joue état par état. Et ce n'est pas un hasard si le débat de ce soir se déroulera à Philadelphie, en Pennsylvanie, un des états-clés pour le résultat final."
"Traditionnellement démocrate, l'état avait été remporté par Donald Trump en 2016. Mais Joe Biden avait réussi à le reprendre en 2020. À chaque fois, le résultat fut particulièrement serré. C'est tout le paradoxe de cet immense pays de 330 millions d'habitants. L'élection présidentielle se joue à quelques dizaines de milliers de voix près dans ces états tangents qu'on surnomme les 'swing states'. Et parmi eux, est-ce une coïncidence ? Il y a l'Arizona", conclut Christophe Giltay.