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Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi, à deux reprises, devant les locaux historiques de Sciences Po Paris pour disperser des rassemblements propalestiniens, ont constaté des journalistes de l'AFP.
En début de matinée, des poubelles et du mobilier urbain obstruaient l'entrée du bâtiment situé au 27 rue Saint-Guillaume, dans le 7e arrondissement huppé de Paris.
Une vingtaine d'étudiants étaient présents. Une étudiante en première année, qui n'a pas donné pas nom, a justifié le blocage par les mêmes revendications qui agitent les campus de Sciences Po Paris depuis plusieurs semaines, notamment une enquête sur les partenariats avec des universités israéliennes et "l'arrêt de la répression des étudiants mobilisés et des sanctions".
Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues "pour débloquer les deux entrées principales rue saint Guillaume, permettant l'entrée des élèves", et ont procédé à deux interpellations, a indiqué la préfecture de police.
Les examens qui commençaient à 9H00 ont été "lancés normalement" a indiqué la direction de Sciences Po.
Un second rassemblement a été organisé à midi en "soutien aux camarades interpellés" et "surtout, au peuple palestinien", selon le comité Palestine de Sciences Po.
Une centaine de personnes ont manifesté devant l'entrée - élèves de l'école, une vingtaine de salariés de Sciences Po et une trentaine d'étudiants de Sorbonne université - avant d'être évacués par les forces de l'ordre peu après 14H00, a constaté l'AFP.
Le député LFI Louis Boyard était présent. Il a eu un échange virulent avec le chef de file de la liste Les Républicains (LR) aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, lui aussi venu devant Sciences Po.
"Le peuple français n'est pas complice de ceux qui soutiennent le Hamas aujourd'hui, de ceux qui excusent le pire", a lancé l'eurodéputé LR à l'adresse du député LFI.
"Je suis venu là pour être la voix de tous les étudiants qui ne veulent pas voir Sciences Po réduit à ces blocages permanents, à cette instrumentalisation permanente, à cet officine de La France insoumise qu'est devenue la rue Saint-Guillaume", a ensuite expliqué M. Bellamy. "Il faut que les étudiants qui bloquent les examens soient privés d’examens, il faut que les étudiants étrangers qui contribuent à ces troubles soient reconduits dans leur pays".
"Vous passez à chaque fois de prétexte en prétexte pour ne jamais parler du fait qu’il y a un génocide à Gaza", a dénoncé Louis Boyard.
Les cours sont terminés depuis vendredi à Sciences Po, où les étudiants passent des examens cette semaine.
La police était déjà intervenue lundi devant l'établissement pour déloger des militants mobilisés pour Gaza qui avaient installé des tentes.
Sur le site de Sciences Po à Reims, une trentaine de manifestants ont été évacués mardi matin par les forces de l'ordre après avoir tenté de bloquer l'accès aux étudiants, selon la préfecture de la Marne.
Les examens ont dû être annulés mardi sur le site de Sciences Po au Havre en raison d'un blocage.
Des étudiants de Sciences Po ont entamé une grève de la faim depuis la fin de semaine dernière. Ils sont actuellement 13, selon la direction, qui assure les avoir informés de "la possibilité d'une prise en charge par le pôle santé dès vendredi matin".
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