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Trois personnes ont été tuées, deux autres blessées et une adolescente a été kidnappée par des rebelles ADF, groupe affilié à l'organisation État islamique, mardi soir dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mercredi de sources locales.
Les ADF ont mené une incursion dans le village de Kyabaganzi, dans la province de l'Ituri, où "ils ont tué trois personnes dont deux femmes, blessé deux autres civils et kidnappé une jeune fille de 12 ans", a déclaré à l'AFP David Balidja Kisembo, responsable de la société civile de la "chefferie" (entité administrative) de Bahema-Boga, où se trouve le village attaqué.
"Nous avons pourtant alerté les militaires ougandais qui se trouvent à moins d'un km du village, mais il n'y a pas eu d'intervention", a-t-il regretté, ajoutant que cette attaque avait provoqué de nouveaux déplacements de populations.
Depuis fin 2021, les armées congolaise et ougandaise mènent des opérations conjointes contre les ADF ("Forces démocratiques alliées") en Ituri et dans le nord de la province voisine du Nord-Kivu.
"Les gens meurent dans la région de Beni (Nord-Kivu) et en Ituri", a déploré Pascal Kakoraki, un notable de la zone, en appelant le gouvernement à "ne pas se focaliser seulement sur les opérations contre les M23".
Les ADF, à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l'EI, qui les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap), et sont aussi accusés de récentes attaques sur le sol ougandais.
En Ituri, la dernière attaque d'envergure qui leur a été attribuée remonte à fin mars, mais ils ont mené plusieurs attaques meurtrières ces dernières semaines dans le territoire de Beni du Nord-Kivu.