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Portables en cellule: Dupond-Moretti "envisage" des fouilles "plus systématiques"

Contre les téléphones portables dans les cellules de prison, le ministre de la Justice a déclaré dimanche "envisager" de permettre des fouilles "plus systématiques" des détenus, avec d'autres mesures consécutives à l'évasion mi-mai d'un détenu lors d'un guet-apens ultra-violent.

Questionné lors du Grand Jury RTL, Le Figaro, Paris Première, M6, Eric Dupond-Moretti a affirmé avoir "acté" une "trentaine de mesures" discutées avec l'intersyndicale des gardiens de prison et les directeurs d'établissements pénitentiaires.

"Il y a notamment la question des fouilles. Les fouilles aujourd'hui ne sont pas autorisées quand elles sont systématiques, donc j'envisage une modification possible à venir (...) pour des fouilles qui soient plus systématiques", a déclaré le garde des Sceaux.

"Quand un détenu récupère d'un drone un téléphone portable, il faut pouvoir le fouiller pour le trouver, la législation ne le permet pas (...) et ce depuis 2009", a-t-il ajouté.

Cette modification, comme d'autres devant passer par le Parlement, seront "raccrochées au texte sur la grand banditisme et le narcotrafic" qui doit être présenté à l'automne.

Parmi les autres mesures "d'application immédiate" auxquelles le ministre a "fait droit immédiatement", il a cité la possibilité de "transférer des détenus sans logo de l'administration pénitentiaire", le "holster de poitrine" (une arme placée sur la poitrine), le "gyrophare sur tous les véhicules".

Le garde des Sceaux a aussi évoqué une plus grande utilisation de la comparution via visioconférence, qui devrait être évoquée "lundi" avec les syndicats de magistrats.

Eric Dupond-Moretti a aussi affirmé avoir, avant l'attaque, mis en place "des systèmes anti-drones", qui seront "doublés", ainsi qu'une "vingtaine" de brouilleurs, un dispositif empêchant les communications téléphoniques, un chiffre qui va "doubler d'ici 2025".

Il a aussi déclaré que "6.000 agents pénitentiaires de plus" avaient été embauchés grâce aux hausses budgétaires.

Toujours recherché par les services de police, en France et à l'étranger, Mohamed Amra, un détenu multirécidiviste impliqué dans le trafic de stupéfiants, s'est évadé au cours de l'attaque d'un fourgon de l'administration pénitentiaire qui le transportait au péage d'Incarville (Eure).

L'attaque a causé la mort de deux agents et trois autres ont été blessés.

Elle a entraîné une mobilisation de la profession et un blocage des prisons pendant plusieurs jours, avant qu'un accord ne soit trouvé avec le ministère portant notamment sur la sécurisation des missions de transfèrement.

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