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Après la mobilisation des enseignants mardi dernier, la ministre de l'Éducation Valérie Glatigny a tenté de répondre aux inquiétudes du secteur. Mais ses déclarations n'ont pas convaincu les syndicats, notamment sur la suppression de la nomination, les économies dans l'enseignement qualifiant et les réformes pour les élèves.
L'un des principaux points de tension concerne la suppression de la nomination des enseignants, remplacée par des contrats à durée indéterminée (CDI).
Valérie Glatigny a défendu cette réforme en expliquant : "Quand ils arrivent dans le métier, ils passent d'intérim en intérim sans aucune stabilité d'emploi. On veut leur offrir un CDI pour les ancrer dans le métier."
La ministre assure que ce nouveau statut garantirait les mêmes avantages que ceux offerts actuellement aux enseignants nommés.
Luc Toussaint, du CGSP enseignement, réagit : "On serait très étonné que les remplacements pour maladie soient des engagements en CDI. Dire qu'on va garder tous les avantages du statut dans un contrat de travail, ça, je n'y crois pas."
Des économies dans l'enseignement qualifiant
Autre point controversé : la réduction de 3 % des financements dans l'enseignement qualifiant. Une décision qui, selon Valérie Glatigny, n'entraînerait pas de pertes d'emploi significatives : "Si vous avez 100 heures de cours, il y en a 3 qui ne sont plus financées. Il est peu vraisemblable qu'il y ait des pertes d'emploi."
Une analyse vivement contestée par Luc Toussaint : "À ma connaissance, les établissements scolaires n'ont pas de moyens supplémentaires pour recréer de l'emploi. Si on enlève 3 % des périodes, on enlève 3 % des emplois dans l'enseignement qualifiant. C'est incontournable, c'est mathématique."
Les élèves privés de septième année de spécialisation
Enfin, une réforme visant les élèves : ceux qui obtiendront un CESS (diplôme de l'enseignement secondaire) n'auront plus accès à une septième année de spécialisation.
Valérie Glatigny propose de réorienter ces jeunes vers d'autres filières : "L'idée, c'est de les orienter vers des formations qui correspondent mieux à leurs besoins, comme l'enseignement pour adultes ou d'autres secteurs de formation. Nous avons également dégagé 2 millions d'euros pour les accompagner."
Cette mesure suscite l'inquiétude des syndicats, qui la jugent discriminante. Luc Toussaint déplore :"C'est particulièrement inquiétant de voir une ministre minimiser l'exclusion d'enfants de l'enseignement. Même si elle dit vouloir les accompagner, cette mesure n'a jamais été prise dans ce pays. Moi, ça me fait peur.".