Partager:
Un fonctionnaire démissionnaire de la ville de New York a été inculpé mardi dans l'affaire de corruption qui vise son maire, le démocrate Eric Adams, lâché le même jour par sa première adjointe qui a quitté ses fonctions.
Depuis son arrestation et son inculpation retentissantes il y a deux semaines dans une enquête pour financement illégal de sa campagne victorieuse en 2021 et corruption en lien avec la Turquie, le maire, qui a plaidé non coupable, est resté sourd aux appels à la démission mais plusieurs de ses proches ont déjà quitté son administration.
Dernier départ en date, sa première adjointe et alliée de longue date, Sheena Wright, dont Eric Adams a immédiatement annoncé le remplacement mardi, lors d'un point presse.
Selon le New York Times, il s'agit de la septième démission d'un haut responsable de la mairie, au lendemain de celle d'un autre adjoint, Philip Banks, le beau-frère de Mme Wright.
Un autre fonctionnaire démissionnaire, Mohamed Bahi, a lui été inculpé mardi pour subornation de témoin et destruction de preuves en lien avec l'enquête menée par le parquet fédéral de Manhattan, d'après une plainte de la police fédérale (FBI).
Selon ce document, il aurait encouragé un homme d'affaires et quatre autres personnes, soupçonnés de dons illégaux à la campagne du maire, à mentir aux enquêteurs lors d'une rencontre en juin 2024. Lors de cette entrevue, il leur a expliqué qu'il venait tout juste de parler à Eric Adams, selon la plainte.
Le responsable est aussi poursuivi pour avoir effacé son application de messagerie privée Signal pour que les enquêteurs du FBI n'y aient pas accès après avoir saisi son téléphone.
Premier maire de l'histoire de New York inculpé dans l'exercice de son mandat, Eric Adams est notamment poursuivi pour s'être fait "arroser" de cadeaux de la part d'entrepreneurs et de ressortissants turcs, et pour avoir omis de déclarer ces gratifications, le plus souvent des voyages en avion en classe affaire ou des séjours dans des suites d'hôtel.
En échange de pots-de-vin, il aurait aussi, selon l'accusation, usé de son influence auprès des pompiers de la ville pour accélérer l'ouverture d'un gratte-ciel abritant la mission de la Turquie auprès des Nations unies et son consulat général, à temps pour une inauguration en présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en septembre 2021.