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Meta parie sur la vision et la voix pour populariser son IA

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Julie JAMMOT

L'assistant d'intelligence artificielle Meta AI peut désormais faire la conversation avec les utilisateurs sur les applications (Facebook, Instagram, WhatsApp) ou les lunettes connectées du groupe américain, qui rêve de prendre la tête de la course aux compagnons IA.

"Meta AI est en passe de devenir l'assistant IA le plus utilisé au monde d'ici la fin de l'année. En fait, c'est probablement déjà le cas", a déclaré mercredi Mark Zuckerberg, le patron de Meta, lors de l'événement annuel du groupe pour présenter ses nouveautés.

Comme ChatGPT (OpenAI) ou Gemini (Google), Meta AI répond gratuitement aux questions des utilisateurs, crée des images à la demande, rédige des messages, propose des idées d'activités, etc.

Il va désormais interagir à l'oral. Les utilisateurs pourront choisir entre différentes voix artificielles ou les voix IA de célébrités, dont l'actrice américaine Awkwafina, la comédienne britannique Judi Dench ou encore la vedette du catch John Cena.

Sur les lunettes connectées Ray-Ban, avec caméra et écouteurs intégrés, les usagers converseront avec l'assistant, au lieu de devoir le relancer par son nom avant chaque question.

Il peut aussi leur rappeler des tâches à accomplir ou encore traduire en direct les propos d'un interlocuteur.

Avec tous ces cas d'usages pratiques, "ces lunettes pourraient bien devenir courantes, au lieu de rester dans les tiroirs", a réagi Jeremy Goldman, analyste chez eMarketer.

"Meta ne se contente plus de faire des essais dans le domaine de l'IA. Le groupe cherche à dominer le marché", a-t-il ajouté.

- "Pas très personnel" -

Mais pour l'instant, Meta AI "n'est pas très personnel. Je n'ai pas l'impression qu'il me connaît bien", juge Carolina Milanesi, analyste indépendante.

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Julie JAMMOT

Elle a adopté les Ray-Ban comme lunettes de soleil depuis près d'un an, et s'en sert pour prendre des photos, écouter de la musique dans la rue ou encore réaliser des vidéos de présentation de nouveaux produits.

Mais elle pense que "beaucoup de consommateurs vont avoir du mal à faire confiance" à Meta, numéro deux mondial de la publicité en ligne.

Pour en faire un véritable compagnon numérique, le groupe californien va devoir naviguer entre une meilleure personnalisation de l'outil, nécessitant plus d'informations sur les utilisateurs, et le respect de la confidentialité des données.

Une équation particulièrement difficile à résoudre en Europe, qui a adopté des lois sur les données personnelles, les marchés numériques et l'IA.

Plusieurs grands groupes américains, dont Apple et Meta, ont ainsi suspendu le déploiement de leurs outils d'IA générative (traitement et production de textes, images et autres contenus sur simple requête en langage courant) dans l'Union européenne.

- Métavers -

Mercredi, Meta a indiqué que près de 500 millions de personnes consultaient désormais Meta AI au moins une fois par mois.

Mais la concurrence est féroce. Google et Microsoft (principal investisseur d'OpenAI) ont pris une longueur d'avance, notamment dans la productivité et l'accomplissement d'actions à la demande.

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Julie JAMMOT

Et Apple, enfin de la partie, vient de lancer ses premiers iPhone avec de l'IA générative intégrée directement dans son système d'exploitation, pour transformer l'assistant vocal Siri en une sorte de secrétaire omniscient, toujours à disposition.

Meta a mis les bouchées doubles avec différentes versions de son modèle de langage Llama.

Il a gagné en performances dans la compréhension et la génération d'images. Il peut proposer une recette à partir de la photo d'un plat ou encore éditer un cliché selon des requêtes, en ajoutant un arc-en-ciel en arrière-plan, par exemple.

A partir d'un scan du visage, il crée des images d'utilisateur en super héros ou astronaute.

Le résultat ressemble à celui des outils concurrents : des images haute définition aux couleurs vives avec souvent des détails bizarres, comme le nombre de doigts à chaque main, approximatif.

Meta persévère aussi dans le coûteux métavers, mélange d'univers réels et virtuels via des lunettes et casques high tech.

L'entreprise a lancé le Quest 3S, son nouveau casque de réalités mixtes (augmentée et virtuelle), un modèle d'entrée de gamme pour séduire plus de consommateurs. Il sera commercialisé à partir de 300 dollars.

"Meta se positionne clairement comme l'alternative abordable au Vision Pro", le casque de réalités mixtes d'Apple à 3.500 dollars, a commenté Jeremy Goldman.

Mark Zuckerberg a conclu sa présentation avec Orion, son premier prototype de lunettes immersives, qui combinent la réalité augmentée et des montures à l'apparence quasiment anodines.

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