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Le patron de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair, Michael O'Leary, a fustigé la "débâcle" du constructeur américain Boeing, duquel il veut obtenir des compensations financières pour les annulations de vols entraînées par ses problèmes de qualité et retards de production.
Le transporteur "low cost" avertit aussi de hausses de tarifs de jusqu'à 10% à attendre cet été, dans un environnement de coûts en progression.
Lors d'une table ronde organisée vendredi avec des journalistes au siège de la compagnie à bas prix à Dublin, M. O'Leary a expliqué que le récent incident dans un Boeing a entraîné des retards de production qui se répercutent sur les livraisons aux compagnies, dont Ryanair.
Début janvier, une porte s'est détachée de la carlingue d'un Boeing 737 MAX 9 lors d'un vol de la compagnie Alaska Airlines. L'incident n'a fait que quelques blessés légers.
La FAA avait par la suite suspendu les vols de 171 des 218 avions 737 MAX 9 déjà livrés.
Un rapport préliminaire de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a conclu que quatre boulons censés bloquer la porte étaient manquants.
Michael O'Leary a déclaré que Ryanair allait demander à Boeing des compensations financières: "les contrats de Boeing et Airbus prennent en compte des retards excusables, mais si on perce des trous au mauvais endroit et que ça entraîne des retards, est-ce excusable ou pas? Nous pensons très fermement que c'est inexcusable" et "je pense que nous obtiendrons une compensation modeste de Boeing".
"Il n'y a rien de fondamentalement problématique avec l'appareil (...) mais une approche médiocre des contrôles de qualité", a insisté M. O'Leary.
Ces difficultés ont ralenti le rythme de production des appareils concernés.
Ryanair s'attend dorénavant à recevoir livraison de 40 ou 45 appareils pour l'été au lieu de 50 escomptés.
Les problèmes de Boeing, additionnés à la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui a éclaté début octobre, ont entraîné des annulations de vols, si bien que la compagnie aérienne a réduit son objectif de transporter 185 millions de passagers lors de l'exercice fiscal qui sera terminé en mars, à 183,5 millions de passagers.
Le patron connu pour son franc parler a prévenu vendredi que ce nombre de passagers sous pression devrait continuer pour l'année calendaire en cours et se traduire par "des tarifs en hausse à travers l'Europe cet été".
Selon lui les tarifs de Ryanair ont augmenté en moyenne de 23% l'été passé, et il estime que cette année il devraient progresser encore de "5 à 10%".
Ryanair avait déclaré fin janvier avoir vu ses coûts s'envoler lors de son troisième trimestre décalé, notamment les coûts du kérosène, salaires et taxes d'aéroport, pesant sur son bénéfice et conduisant la compagnie à revoir à la baisse sa prévision de résultat annuel pour 2023/2024.
L'action prenait 0,59% à 20,57 euros à la Bourse de Dublin vers 09H45 GMT.