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Le dollar a franchi lundi la barre des 160 yens pour la première fois depuis 1990, après qu'un rebond de l'inflation américaine a réduit les attentes de baisse des taux d'intérêt américains cette année.
Le billet vert valait 160,17 yens dans les échanges du matin, alimentant les spéculations selon lesquelles les autorités japonaises pourraient intervenir pour soutenir leur monnaie.
L'inflation a rebondi en mars aux États-Unis, selon l'indice PCE publié vendredi, privilégié par la banque centrale américaine, la Fed, ce qui devrait l'encourager à attendre avant de commencer à abaisser les taux.
Un peu avant, la Banque du Japon (BoJ), avait opté pour le statu quo monétaire, lors de sa réunion de vendredi, faisant dévisser le yen alors que le gouvernement nippon n'est pas non plus intervenu sur le marché des changes pour soutenir sa devise.
Les autorités japonaises se sont dites à plusieurs reprises prêtes à intervenir en cas de mouvements incontrôlés du taux de change, citant la spéculation comme un problème majeur.
Toutefois, les observateurs sont sceptiques quant à l'efficacité de ce qui serait la première intervention depuis la fin 2022.
Un yen faible est généralement considéré comme un avantage pour les nombreuses entreprises exportatrices du Japon.
Mais en renchérissant également les importations du pays, la dégringolade du yen pèse en même temps sur la consommation intérieure et peut alimenter une inflation "importée": le contraire d'une hausse des prix stimulée par des augmentations de salaires et la demande, la configuration que la BoJ souhaiterait entrevoir avant de resserrer davantage les vannes du crédit.