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Aux États-Unis, les forces de police sont prêtes à se déployer un peu partout dans le pays, pour faire face à d'éventuelles violences. Donald Trump n'a jamais accepté sa défaite en 2020 et pourrait attiser les débordements si Kamala Harris terminait en tête. Le risque de chaos postélectoral est réel.
Des bulletins de vote par anticipation se sont consumés le 29 octobre 2024. Ces destructions sont-elles un avant-goût de l'après? "C'est une fraude au détriment des Américains", avait déclaré Donald Trump. L'ex-président américain n'avait jamais reconnu sa défaite en 2020. Acceptera-t-il le résultat cette fois-ci? "J'espère que nous aurons des élections honnêtes", a-t-il dit.
L'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 est dans toutes les mémoires. Des individus armés qui soudainement ont mis à mal la démocratie avec l'accord tacite du président en place.
"La rhétorique de son discours actuel pousse à croire qu'il va inciter une certaine déstabilisation dans les semaines qui suivent, quelque soit le résultats ", indique François Van Der Mensbrugghhe, professeur de droit et de politique américaine à l'UCL Saint-Louis ULiège.
La période post-électorale s'annonce cruciale. Chaque camp se prépare à des contestations. Depuis des semaines, les tensions dans les bureaux de vote s'amplifient notamment dans les Etats-clés.
"Les sections locales de certains partis sont déjà prêtes à éventuellement mettre la pression, aller dans la rue. On a vu il y a 4 ans l'invasion de bâtiments. C'était un peu improvisé. Cette fois, les deux partis sont prêts et donc potentiellement, le chaos pourrait être encore plus important que ce qu'on a vu il y a 4 ans", explique Régis Dandoy, spécialiste de la politique américaine à l'Université de Quito.
Après l'élection commencent des semaines d'incertitude. Chaque Etat doit valider officiellement les résultats pour permettre aux grands électeurs d'élire le 17 décembre le nouveau locataire de la Maison Blanche.
"Trump va sortir tous les leviers pour délégitimer les résultats s'il perd. Il appellera les gouverneurs des états concernés à ne pas valider, et à ne pas donner les certificats au Congrès", ajoute François Van Der Mensbrugghhe.
Le parti républicain pourrait annoncer une victoire précipitée, sans fondement. Ce scénario est anticipé par les autorités locales et fédérales.
"Je tiens à être clair. Nous ne tolérerons aucune action de la part d'individus cherchant à intimider ou à perturber notre processus démocratique ", a déclaré Robert Luna, le shérif du comté de Los Angeles.
La crainte d'une guerre civile est de plus en plus évoquée. "L'idée d'une vraie guerre civile est pour moi illusoire. L'armée américaine a une tradition de ne pas entrer dans la politique. Je ne vois pas comment on pourrait arriver à une guerre civile", explique Yascha Mounk, un politologue américain.
Malgré tout, la peur est là. 3 citoyens sur 4 estiment que la démocratie américaine est en danger.