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"La balle est dans le camp du Hamas" pour conclure un accord sur une trêve dans la bande de Gaza, a fait savoir mardi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts.
Tous les regards sont tournés vers la Qatar ce mardi soir. Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas et des dizaines de milliers de morts, un accord de cessez-le-feu dans la Bande de Gaza est sur le point d'être signé. Un texte proposé par les États-Unis, qui prévoit, notamment, la libération d'otages israéliens.
"Si le Hamas l'accepte, l'accord est prêt à être conclu et mis en oeuvre", a déclaré M. Blinken quelques heures après que le Qatar a affirmé que les discussions sur cet accord étaient au "stade final".
Le Qatar, le principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte, assure que les "principaux problèmes" bloquant un accord ont été réglés.
"Nous n'avons jamais été aussi proches du but mais pour l'instant nous attendons que le Hamas accepte le projet. Et tant qu'il ne l'aura pas fait, nous resterons sur le qui-vive", a affirmé le secrétaire d'Etat américain, tout en disant "penser" qu'un accord de trêve sera bien conclu.
Selon des sources proches des négociations, la première phase de l'accord prévoit la libération de 33 otages israéliens. En échange, Israël libérerait plus de 1.000 prisonniers palestiniens et retirerait progressivement ses troupes de la Bande de Gaza où près de 50.000 personnes ont perdu la vie.
Ce projet de cessez-le-feu est basé sur une proposition américaine, formulée il y a plusieurs mois. "Donald Trump a déclaré que si le Hamas ne libérait pas les otages, l'enfer se déchaînerait. C'est une déclaration très forte venant du président élu des États-Unis, cela a créé suffisamment de pression sur les parties pour qu'elles avancent dans les négociations", explique Sharren Haskel, vice-ministre israélienne des affaires étrangères.
La situation reste encore tendue sur le terrain malgré ces avancées. Ce lundi encore, 61 Palestiniens ont été tués dans des frappes israéliennes à Gaza.
L'émotion et l'inquiétude en Israël
À Tel-Aviv, l'espoir de cet accord suscite beaucoup d'émotions, mais aussi de l'inquiétude auprès des familles des otages, réunies dans la ville. "Il y a beaucoup d'inquiétude autour de l'état de santé de ces otages qui pourraient être libérés dans les prochains jours", explique notre correspondante sur place, Bethsabee Salem. "33 otages qui seraient libérés lors d'une phase humanitaire sur les 94 kidnappés le 7 octobre 2023 et qui sont toujours à Gaza".
"Des otages qui ont donc passé plus de 15 mois en captivité. Les grands hôpitaux, notamment à Tel-Aviv, se préparent depuis plusieurs jours à recevoir ces otages et à leur fournir les soins appropriés. Il y a aussi beaucoup d'angoisse concernant les otages qui ne seront pas libérés dans les prochains jours. On parle de dizaines d'hommes. Les hommes de moins de 50 ans, ceux que le Hamas considère automatiquement comme des soldats israéliens, ne font pas partie des otages libérés lors de la première phase. Et leurs familles craignent qu'une fois les premiers otages libérés et l'armée israélienne en retrait à Gaza, qu'il n'y ait plus de pression possible sur le Hamas et que finalement ces otages, de facto, soient abandonnés aux mains du Hamas", conclut notre correspondante.