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La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) appelle mardi les États européens à défendre la cour pénale internationale (CPI), sous pression dans le cadre de ses investigations sur les présumés crimes de guerre et contre l'humanité commis tant par Israël que par le Hamas.
Le 20 mai dernier, le procureur de la CPI a demandé la délivrance de mandats d'arrêts visant des responsables israéliens, dont Benjamin Netanyahu, ainsi que de leaders du Hamas, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Les juges de la chambre préliminaire n'ont pas encore déterminé si les conditions étaient réunies pour délivrer ces mandats.
Ce délai particulièrement long s'explique, selon la FIDH, "par toutes les pressions" que certains exercent sur la cour. Israël et son principal allié, les Etats-Unis, en tête. Menaces de définancement, campagne de désinformation, allégations d'antisémitisme, ... sont autant de techniques employées pour attaquer l'indépendance de la cour, pointe la FIDH. Elle demande aux Etats membres de l'UE "d'utiliser tous les moyens" à leur disposition pour défendre la CPI face à ces attaques. En premier lieu la diplomatie avec les Etats-Unis et s'il le faut par des sanctions ou le recours à la loi de blocage. "Il faut leur faire comprendre que les menaces contre la CPI ne sont pas acceptables et que son indépendance n'est pas négociable."
Si les mandats d'arrêt sont approuvés par un panel de juges, il reviendrait aux 124 Etats membres - ni les Etats-Unis ni Israël ne le sont, mais bien la plupart des pays européens - d'éventuellement procéder aux arrestations.
"Le droit international devrait être la boussole et pour l'instant ce n'est pas le cas", pointe Alexis Deswaef, vice-président de la FIDH. "Le problème actuel, c'est cette impunité totale qui continue à nourrir les prochains crimes de guerre."