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L'organisation humanitaire Amnesty International a récemment déclaré qu'elle estimait qu'Israël commettait un génocide à Gaza. Jonathan Crickx, chef du département de la communication de l'Unicef en Palestine, revient sur ces déclarations.
Pour Amnesty International, cela ne fait aucun doute : Israël commet un génocide en Palestine. Le chef du département de la communication de l'UNICEF en Palestine, Jonathan Crickx, était présent dans le RTL Info 19H pour analyser cette déclaration de l'organisation humanitaire.
Interrogé sur son point de vue concernant ces propos, il explique : "Mon sentiment, à moi, c'est que je voudrais qu'on aille au-delà de ce débat-là. J'étais à Gaza au mois de septembre, dans un hôpital où j'ai vu des enfants en soins intensifs. J'ai rencontré un bébé de dix mois, dont le corps était criblé d'éclats d'obus. Ce que j'ai envie de dire, c'est : est-ce qu'il faut attendre qu'on qualifie cela de génocide pour mettre un terme à une guerre qui dure depuis plus de 14 mois et dont l'ensemble des enfants, que ce soit dans la bande de Gaza ou dans les familles des otages, souffrent ?".
Ce qu'il souhaite avant tout, c'est un cessez-le-feu, afin de permettre la libération des otages. "(...) Aujourd'hui, dans la bande de Gaza, il y a plus de 14.500 enfants qui ont été tués, selon le ministère de la Santé". La situation est d'autant plus grave qu'il n'y a plus d'hôpitaux fonctionnels.
"(...) On manque de tout : on manque de compresses, on manque de seringues. Les enfants que j'ai rencontrés attendent, assis, avec leurs blessures, des soins qu'ils ne recevront jamais avec la qualité requise. Il n'y a pas les moyens suffisants. Et ici, je parle des enfants blessés par la guerre, pas même de ceux qui ont un cancer ou une leucémie et qui sont condamnés s'ils ne reçoivent pas les traitements nécessaires".
Il y a une urgence absolument horrible
Face à une telle situation, que peut faire un pays comme la Belgique pour faire changer les choses ? "Je pense qu'il est absolument fondamental de continuer à réfléchir aux faits, de demander un cessez-le-feu et de permettre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Il ne faut pas oublier qu'il y a un million d'enfants qui vivent dans la bande de Gaza : ils n'ont pas assez à manger, pas assez à boire, et n'ont pas accès aux soins de santé. Il y a une urgence absolument horrible, parce que l'hiver arrive, et ils n'ont pas assez de vêtements chauds. L'ensemble de la communauté internationale doit exiger la fin de ces hostilités", conclut-il.