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Israël a intensifié ses frappes au Liban voisin, tuant mercredi un chef militaire du mouvement palestinien Fatah pour la première fois depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, où ses troupes ont mené de nouveaux bombardements meurtriers.
Le Fatah du président Mahmoud Abbas a accusé Israël de vouloir avec "l'assassinat" de Khalil Al-Maqdah "embraser la région", à l'heure où le secrétaire d'Etat Antony Blinken a achevé une nouvelle tournée dans la région sans percée annoncée pour un accord de trêve dans la guerre à Gaza.
Déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien, où sont assiégés environ 2,4 millions d'habitants dans des conditions qualifiées de "désastreuses" par l'ONU.
Allié du Hamas, le Hezbollah au Liban a ouvert le 8 octobre un front contre Israël à la frontière des deux pays, théâtre depuis d'un engrenage de violences entre le mouvement pro-iranien et l'armée israélienne.
Ces dernières 24 heures, l'armée a mené plusieurs raids dans le sud et l'est du Liban, tuant six personnes, selon les autorités libanaises, dont Khalil Al-Maqdah, un chef des brigades des martyrs d'Al-Aqsa, branche armée du Fatah, dans une frappe contre sa voiture à Saïda (sud).
L'armée l'a accusé "d'agir pour le compte" de l'Iran, ennemi juré d'Israël, et d'implication dans des "attaques terroristes".
Le Hamas, un allié de l'Iran, et le Fatah sont des rivaux depuis des décennies: les islamistes ont pris le pouvoir à Gaza en 2007 et le Fatah est basé en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
- "Avec force" -
De son côté, le Hezbollah a tiré des roquettes sur le nord d'Israël, l'armée israélienne recensant une centaine de projectiles tirés sur ce secteur ainsi que sur le Golan syrien occupé par Israël.
"Israël répondra avec force à l’agression incessante" du Hezbollah, a averti le porte-parole du gouvernement israélien David Mencer. "Le Liban sera tenu pour responsable du terrorisme venant de son territoire, qu’il contrôle ou non le Hezbollah."
C'est dans ce contexte explosif, que M. Blinken a achevé sa neuvième tournée dans la région depuis le 7 octobre.
Après des visites en Israël, en Egypte et au Qatar, il a averti que la dernière proposition de compromis américaine en vue d'une trêve à Gaza pourrait être celle de la "dernière chance".
M. Blinken a affirmé qu'Israël avait accepté ce plan dont les détails n'ont pas été rendus publics et a demandé au Hamas de faire de même.
Le mouvement islamiste a accusé les Etats-Unis de s'être pliés à de "nouvelles conditions" d'Israël, incluant le maintien des troupes israéliennes à la frontière entre Gaza et l'Egypte.
Des médias israéliens ont affirmé que M. Netanyahu voulait conserver le contrôle de cette frontière, mais M. Blinken a souligné l'opposition de son pays à une "occupation à long terme de Gaza par Israël".
- Discussions au Caire? -
Le Hamas exige l'application d'un plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden, qu'il avait accepté début juillet. Le plan prévoit d'abord une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d'otages, puis, dans une deuxième phase, un retrait total israélien du territoire assiégé.
De nouvelles discussions sont en principe attendues en Egypte cette semaine entre Israël et les médiateurs américain, qatari et égyptien après des pourparlers similaires la semaine dernière à Doha.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a maintes fois dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Pour les Etats-Unis, un cessez-le-feu à Gaza pourrait aider à éviter un embrasement au Moyen-Orient, après des menaces de l'Iran et de ses alliés de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh le 31 juillet à Téhéran.
L'attaque du 7 octobre menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, a entraîné la mort de 1.199 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.
- "Je ne pouvais plus respirer!" -
En riposte, Israël a lancé une campagne de bombardements aériens suivie d'une offensive terrestre à Gaza qui ont fait au moins 40.223 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas qui ne détaille pas le nombre de civils et combattants tués. D'après l'ONU, la plupart des morts sont des femmes et des mineurs.
Mercredi, la Défense civile a annoncé que deux Palestiniens avaient été tués et dix enfants blessés dans une nouvelle frappe israélienne sur une école abritant des déplacés à Gaza-ville (nord). L'armée israélienne a accusé le Hamas d'y cacher une base.
Ailleurs dans le territoire palestinien en proie à une catastrophe humanitaire, trois Palestiniens dont un enfant ont été tués dans des bombardements israéliens, selon la même source.
"Qu'est-ce que nous leur avons fait, pourquoi sommes-nous pris pour cible? Nous sommes des enfants! Nous dormions et je me suis réveillé couvert de décombres. Je ne pouvais plus respirer!", se lamente sur un brancard un garçon palestinien blessé dans une frappe israélienne à Jabalia (nord) et transporté dans un hôpital.