Partager:
La chanson "Requiem pour un fou", interprétée par Johnny Hallyday, suscite la controverse. Pour un collectif féministe, certains passages du titre sorti en 1976 seraient une apologie du féminicide.
La chanson Requiem pour un fou de Johnny Hallyday est au centre d’une controverse, en raison de certains passages. Un collectif féministe accuse les paroles de faire l’apologie du féminicide, citant des phrases comme "Je l’aimais tant et pour la garder, je l’ai tuée" ou encore "Pour qu’un grand amour vive toujours, il faut qu’il meure, il meurt d’amour." Jugées intolérables, ces paroles ont conduit le collectif, basé à Saint-Omer, à envisager de perturber la venue de David Hallyday, qui reprend ce titre dans sa tournée à travers la France.
La chanson avait-elle suscité des réactions à sa sortie ?
Oui, mais elles n’étaient pas négatives ! La chanson, sortie en 1976, a connu un succès immédiat, atteignant la première place des classements et se vendant à plus de 500 000 exemplaires. Elle est même revenue dans les meilleures écoutes lors du décès de Johnny en décembre 2017. Aucune polémique n’a entouré la chanson en 1976 ; ce n’est qu’en 2021 qu’elle a provoqué les premières critiques.
La controverse a été déclenchée par une émission de Nagui, dans laquelle un candidat a interprété la chanson. Certains internautes se sont alors indignés sur Twitter, jugeant inapproprié d’entendre des paroles évoquant la violence conjugale à une heure de grande écoute. Nagui a rappelé que la chanson était une fiction.
En 2022, la polémique est relancée, cette fois dans le contexte de l’affaire impliquant un député du groupe La France Insoumise, condamné pour violences conjugales. Jean-Luc Mélenchon avait exprimé sa compassion pour Adrien Quatennens, sans mentionner la victime, ce qui a suscité l’indignation des mouvements féministes.
À cette occasion, Bertrand Dicale, dans sa chronique Ces chansons qui font l’actu sur France Info, a établi un parallèle entre les paroles de Requiem pour un fou et le tweet de Jean-Luc Mélenchon. Il a expliqué que lorsque Johnny chante "Je l’aimais tant que pour la garder, je l’ai tuée", cela peut donner l’impression que l’acte de l’assassin est justifié, en faisant de la victime celle qui a "rendu fou" l’homme qui l’a tuée.
Cette représentation de l’agresseur en victime est ce qui suscite la colère des féministes, notamment dans le Pas-de-Calais.
Retrouvez "Vous êtes dans le journal" du lundi au vendredi de 18h à 19h sur Bel RTL.