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Dix jours après le début de l'incursion lancée sur le territoire russe, l'armée ukrainienne poursuit son avancée dans la région de Koursk. Notre correspondant, proche de la frontière entre les deux pays, fait le point sur la situation actuelle.
Pour notre correspondant Arnaud De Decker, qui se trouve à la frontière entre la Russie et l'Ukraine, c'est du jamais-vu. Pour rappel, l'Ukraine est entrée en territoire russe il y a maintenant 10 jours. Une situation totalement inédite dans le conflit.
"Hier, je me suis rendu jusqu'au point de la frontière, littéralement à un pas de la Russie. Sur le chemin, je n'ai jamais vu, ou du moins cela fait très longtemps, autant d'activités militaires. Des dizaines, voire des centaines de chars, de blindés, de pick-up, de jeeps militaires, et du matériel occidental circulaient à toute vitesse vers la Russie. À la frontière, c'était relativement calme lorsque j'y étais, car il faut savoir que le front se trouve désormais 35 kilomètres plus en profondeur en Russie (...)", explique notre correspondant.
Il explique également comment cette opération a été tenue secrète, à tel point que certains militaires ukrainiens n'étaient pas au courant. "J'ai pu parler avec plusieurs soldats, et l'un d'eux m'a confié que, jusqu'à quelques jours avant l'incursion, le 6 août, ils n'étaient pas au courant eux-mêmes de l'opération qui allait se dérouler en Russie. Ils pensaient qu'ils allaient devoir défendre Soumy, la ville où je me trouve actuellement. Cela montre à quel point cette opération a été maintenue très secrète, même pour les militaires ukrainiens qui y participent. Ils me disent aussi que cela leur fait du bien au moral. Enfin, ils peuvent montrer aux Russes en Russie ce qu'ils endurent depuis plus de deux ans maintenant", conclut-il.