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Joe Biden a explicitement demandé vendredi à la Belgique de presser les Palestiniens à s'asseoir à la table des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, a déclaré le Premier ministre Alexander De Croo à l'issue de sa rencontre avec le président américain à la Maison Blanche. "Le président Biden a confirmé qu'il souhaitait la même chose que nous : un cessez-le-feu et la fin du massacre", a-t-il ajouté.
Le démocrate de 81 ans avait annoncé vendredi, peu avant sa rencontre avec Alexander De Croo, qu'Israël avait proposé une feuille de route en vue d'un cessez-le-feu en trois phases. "Il est temps que cette guerre se termine", avait alors lancé Joe Biden. Ce plan a été immédiatement évoqué lors de l'entretien entre les deux hommes.
Le chef du gouvernement fédéral tenait à parler du conflit dans la bande de Gaza avec Joe Biden, non seulement parce que les États-Unis sont un acteur diplomatique important dans la recherche d'une solution au conflit, mais aussi parce qu'ils étaient plus réticents à demander des comptes à Israël au début des violences.
Au cours de la conversation, qui a duré près d'une heure, le libéral flamand a voulu transmettre le message selon lequel la violence devait s'arrêter, et discuter de la manière dont les pays partenaires pouvaient parvenir à cet objectif. "Le président a explicitement demandé à la Belgique de presser les Palestiniens à venir à la table des négociations", a déclaré Alexander De Croo.
Il aurait notamment formulé cette requête parce que le chef du gouvernement belge a été l'un des premiers dirigeants à appeler clairement à un cessez-le-feu. Joe Biden a également expliqué au Premier ministre qu'il avait le même objectif que la Belgique : mettre fin à l'effusion de sang à Gaza.
Le président démocrate a par ailleurs remercié notre pays pour son soutien constant à l'Ukraine, et notamment pour sa promesse de fournir des F-16. "Notre pays veut en livrer 30, devenant ainsi le plus grand fournisseur (d'avions de combat)", a précisé Alexander De Croo à ce sujet.
Les deux hommes ont en outre discuté du rôle de premier plan joué par la Belgique dans l'utilisation des intérêts des actifs russes gelés chez Euroclear, l'organisme international de dépôts de fonds établi en région bruxelloise, pour soutenir l'Ukraine. Le Premier ministre s'est également entretenu de cette question avec la secrétaire au Trésor, Janet Yellen. Une proposition similaire est en discussion au sein du G7, et Joe Biden s'est intéressé à l'expertise que notre pays a développée en la matière. Il a, entre autres, été rappelé qu'il était impératif de garantir la stabilité d'Euroclear.
Les deux dirigeants ont aussi abordé le sujet des élections. Selon Alexander De Croo, le président américain est bien au fait de notre situation politique. Ils ont entre autres évoqué l'ingérence russe dans les élections. "Nous avons parlé des dangers possibles pour les élections de la semaine prochaine et le président nous a remerciés pour les efforts que nous avons déployés afin de mettre en évidence cette ingérence", a rapporté le libéral.
C'était la première fois depuis 18 ans qu'un Premier ministre belge était accueilli à la Maison Blanche. La visite a eu lieu en pleine campagne électorale. "Les développements internationaux ne tiennent pas compte de l'agenda politique et du fait qu'il y a des élections la semaine prochaine. Nous constatons que la pression exercée par la Russie a fortement augmenté et nous devons bien sûr y répondre. Le mieux que nous puissions faire est d'être ici, avec l'homme le plus important du monde, pour dire : nous sommes partenaires et nous allons nous défendre mutuellement", a conclu Alexander De Croo.
Après cette visite éclair, l'heure est à nouveau à la campagne : le Premier ministre se rendra au marché d'Alost samedi matin, dès son atterrissage en Belgique.