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La guerre dans la bande de Gaza a provoqué des destructions "sans précédent", a affirmé jeudi l'ONU au moment où la réponse du Hamas à une proposition de trêve avec Israël se fait attendre, jetant le doute sur un possible accord après bientôt sept mois de conflit.
Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Le Hamas étudie dans un "esprit positif" cette proposition, a déclaré jeudi son chef, Ismaïl Haniyeh, dans une conversation téléphonique avec le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel. Il s'est également entretenu avec le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, à qui il a répété le souhait du mouvement islamiste de "parvenir à un accord".
Un haut responsable du Hamas, Oussama Hamdan, avait déclaré plus tôt à l'AFP que la position du mouvement était pour l'instant "négative", mais que les discussions continuaient.
En l'absence d'avancées, Israël poursuit son offensive meurtrière déclenchée le 7 octobre après une attaque sans précédent menée par le Hamas sur le sol israélien.
Au moins 28 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des bombardements ont visé le territoire assiégé par Israël, en grande partie transformé en champ de ruines.
- 30 à 40 milliards de dollars -
La reconstruction devrait coûter entre 30 et 40 milliards de dollars (entre 28 et 37 milliards d'euros), a estimé jeudi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
"L'ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (...) C'est une mission à laquelle la communauté internationale n'a pas été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale", a déclaré le directeur du bureau régional pour les Etats arabes du PNUD, Abdallah al-Dardari.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre, après une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 129 restent captives dans Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a lancé une offensive dans le territoire palestinien qui a fait 34.596 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Depuis près de sept mois, la communauté internationale s'affaire pour obtenir un cessez-le-feu. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait permis la libération de 105 otages, dont 80 Israéliens et binationaux échangés contre 240 Palestiniens détenus par Israël. Depuis, les tentatives de médiation menées par le Qatar, les Etats-unis et l'Egypte sont restées vaines.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, maintient ses exigences, en premier lieu un cessez-le-feu permanent, ce qu'Israël a toujours refusé.
En visite mercredi en Israël, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait appelé le Hamas à dire "oui" à un accord qu'il a jugé "extraordinairement généreux" de la part d'Israël.
Il a aussi exhorté Israël, qui se dit déterminé à poursuivre la guerre jusqu'à la "victoire totale" sur le Hamas, à renoncer à une offensive terrestre potentiellement dévastatrice sur la ville de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où s'entassent un million et demi de Palestiniens en majorité déplacés par la guerre.
- Inquiétudes pour les civils -
"Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah", a répété jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au début d'une réunion du cabinet, après avoir promis d'y lancer une offensive terrestre, "avec ou sans accord" de trêve.
"Si nous devons nous défendre seuls, nous nous défendrons seuls", a-t-il dit plus tard en recevant des survivants du génocide nazi.
D'après M. Netanyahu, Rafah est le dernier grand bastion du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.
De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent de lourdes pertes civiles, en l'absence d'un plan jugé crédible pour protéger la population.
Dans le sud de la bande de Gaza, des frappes aériennes ont visé jeudi la ville de Khan Younès (sud), déjà rasée après des mois de combats, et des tirs d'artillerie ont été signalés aux abords de Rafah, selon des témoins et un correspondant de l'AFP.
Des témoins ont aussi fait état de bombardements et de combats accompagnés de tirs d'artillerie dans la ville de Gaza (nord), ainsi qu'à Nousseirat (centre).
Un chauffeur de camion d'aide humanitaire a également été tué jeudi par des tirs de l'armée israélienne au sud-est de la ville de Gaza, selon des sources médicales de l'hôpital Ahli Arab de Gaza.
En outre, deux prisonniers gazaouis détenus par Israël, dont un médecin de l'hôpital al-Chifa, sont décédés, ont annoncé jeudi deux associations palestiniennes de défense des droits des prisonniers, affirmant qu'ils sont morts "des suites de tortures" et de manque de soins. Israël a indiqué ne pas être informé de tels faits.
Le décès du Dr Adnane Ahmed Atiya al-Bourch porte à 492 le nombre de membres du personnel médical tués depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Sur le plan de l'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, elle continue d'arriver au compte-gouttes, principalement depuis l'Egypte, via Rafah, dans le territoire de 2,4 millions d'habitants menacé de famine.
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