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Le patron de la FDIC, un régulateur bancaire américain, a annoncé lundi qu'il quitterait ses fonctions prochainement, après un rapport faisant état d'une "culture toxique" de longue date au sein de l'agence, et les appels à démissionner de parlementaires républicains et démocrates.
"A la lumière des événements récents, je suis prêt à quitter mes responsabilités une fois qu'un successeur sera confirmé", a annoncé dans un communiqué Martin Gruenberg, président de la FDIC, l'agence chargée d'assurer les dépôts bancaires aux Etats-Unis.
"D'ici là, je continuerai à assumer mes responsabilités en tant que président de la FDIC, y compris la transformation de la culture sur le lieu de travail à la FDIC", a-t-il ajouté.
La Maison Blanche a indiqué lundi soir que Joe Biden proposerait "bientôt" un nouveau candidat à la présidence de la FDIC.
"Et nous nous attendons à ce que le Sénat confirme rapidement le candidat", a dit Sam Michel, un porte-parole de la Maison Blanche, dans un email à l'AFP.
Martin Gruenberg, à la tête de la FDIC depuis janvier 2023, après un premier mandat de président et des fonctions de directeur et vice-président depuis 2005, avait été entendu mercredi et jeudi au Congrès.
Il avait été longuement interrogé par les élus à la Chambre des représentants et sénateurs sur les conclusions d'une enquête indépendante, publiées le 7 mai, et qui décrivaient la FDIC comme "un lieu de travail où la culture est +misogyne+, +patriarcale+, +insulaire+ et +obsolète+".
Plusieurs élus républicains avaient alors appelé à sa démission, les démocrates se tenant à distance pour éviter qu'un républicain ne prenne la tête de l'agence.
Mais lundi, le démocrate Sherrod Brown, président de la commission bancaire du Sénat, a, à son tour, demandé son départ: "il doit y avoir des changements fondamentaux à la FDIC", a-t-il dit dans un communiqué.
"Ces changements commencent par une nouvelle direction", a-t-il continué.
Multiples témoignages à l'appui, les conclusions du rapport, réalisé par le cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton à la demande de la FDIC, font état de remarques sexistes, racistes et homophobes, harcèlement, moqueries envers des employés porteurs de handicap, entre-soi d'hommes blancs, ...
L'enquête montre également "une peur généralisée de représailles (...) qui a conduit à une sous-déclaration des fautes professionnelles au fil des années".
Et les signalements de comportements inappropriés ne conduisaient qu'à peu ou pas de sanctions: "selon les rapports publics de la FDIC, sur les 92 plaintes pour harcèlement déposées dans le cadre de son programme anti-harcèlement (...) de 2015 à 2023, aucune n'a abouti à (...) une quelconque mesure disciplinaire plus grave qu'une suspension".