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Le monde entier craint une escalade des tensions au Moyen-Orient. Plusieurs pays, dont la Belgique, ont appelé leurs ressortissants à quitter la zone. Que pourrait-il se passer et quand? Analyse avec notre spécialiste des questions internationales.
À quoi doit-on s'attendre?
Il faut s'attendre à de lourdes ripostes, c'est certain (NDLR: après les assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah). La question c'est quand? Et comment? Pour la date, certaines sources évoquent le 12-13 août, soit la fête juive de Tisha Beav qui commémore la destruction des temples de Jérusalem, mais d'autres sources évoquent un délai beaucoup plus bref parlant des prochaines 24 heures.
Sous quelle forme? Plusieurs scénarios sont évoqués, mais le plus probable, c'est une attaque coordonnée de l'Iran et de ses alliés, ses proxys (mandataires), ce qu'on appelle l'axe de la résistance, c'est-à-dire le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, les milices chiites en Syrie et en Irak et aussi les Houthis au Yémen.
Plusieurs signes le font craindre. Premier signe, c'est qu'il y a eu une réunion mercredi à Téhéran avec tous ces proxys. Deuxième signe, c'est que les Iraniens et le Hezbollah refusent de parler aux diplomates américains qui tentent désespérément de calmer le jeu. Et puis, troisième signe, des mouvements militaires ont été signalés dans l'est de la Syrie, des combattants de cet axe de la résistance ont été déployés ces deux-trois derniers jours.
L'Iran avait déjà essayé d'attaquer Israël en avril dernier. Le pays a échoué. Le contexte est-il différent cette fois-ci?
Oui, c'était une attaque historique. 320 drones et missiles, mais les Iraniens à l'époque avaient prévenu Israël et donc 99% de ces projectiles ont pu être stoppés par les Israéliens, les Américains et leurs alliés, y compris certains pays arabes.
Cette fois, l'Iran devrait frapper plus, plus fort et depuis plusieurs fronts, sans prévenir pour espérer déstabiliser Israël et ses alliés. Ils pourraient y compris, ce n'est pas exclu, d'attaquer une base américaine, on pense à la base d'Hassaké dans l'est de la Syrie, car évidemment, les Américains se concentreront prioritairement sur la défense de leurs hommes et de leur position et seraient peut-être, dans ce cas-là, moins disponibles pour défendre Israël.
C'est en tout cas un calcul que pourrait faire l'Iran. Toujours est-il que, de leur côté, les Israéliens et les Américains tentent vraiment de réactiver cette coalition qu'ils avaient formée au mois d'avril.