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Risque de guerre généralisée au Moyen-Orient: les États-Unis musclent leur dispositif militaire et appellent à quitter le Liban avec "n'importe quel billet disponible"

Les craintes d'un embrasement enflent au Moyen-Orient, où l'Iran et ses alliés multiplient les menaces contre Israël après la mort du chef du Hamas palestinien et du commandant du Hezbollah libanais, et où les États-Unis renforcent leur dispositif militaire.

Au vu de "la possibilité d'une escalade régionale par l'Iran et ses partenaires", les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont annoncé "modifier (leur) dispositif militaire" pour "améliorer la protection des forces armées des Etats-Unis" et "doper le soutien à la défense d'Israël".

Davantage de navires de guerre, "porteurs de missiles balistiques de défense" et "un escadron supplémentaire d'avions de combat", vont être déployés, a indiqué vendredi le Pentagone.

Samedi, l'ambassade des Etats-Unis a exhorté ses ressortissants à quitter le Liban en prenant "n'importe quel billet d'avion disponible". Londres a embrayé le pas. 

L'Iran, le Hamas et le Hezbollah, ennemis d'Israël, ont accusé ce pays de l'assassinat mercredi du chef du mouvement islamiste palestinien, Ismaïl Haniyeh, dans sa résidence à Téhéran, survenu quelques heures après une frappe revendiquée par l'armée israélienne qui a coûté la vie au chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, mardi soir près de Beyrouth.

Israël n'a pas commenté l'assassinat de Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après une attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur le sol israélien, qui a déclenché une riposte dévastatrice de l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

"En profondeur"

La guerre à Gaza a entraîné l'ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les rebelles yéménites houthis qui forment avec le Hamas et des groupes irakiens ce que l'Iran appelle "l'axe de la résistance" face à Israël. Les attaques contre Haniyeh et Chokr et les menaces de riposte ont alimenté davantage les inquiétudes d'une guerre à grande échelle.

Samedi, la représentation de l'Iran auprès de l'ONU a dit s'attendre à ce que le Hezbollah frappe des zones situées en "profondeur" du territoire israélien, et "ne se limite pas aux cibles militaires". Selon les Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique, Ismaïl Haniyeh a été tué par un "projectile de courte portée" tiré sur le bâtiment où il se trouvait après avoir assisté à la cérémonie d'investiture du président iranien.

"Le régime (...) sioniste recevra certainement la réponse à ce crime au moment et au lieu appropriés", ont-ils averti.

"Tel-Aviv et Haïfa"

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a menacé Israël d'un "châtiment sévère", le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avertissant d'une "riposte inéluctable".

Tel-Aviv et Haïfa "font partie des cibles", selon le quotidien ultraconservateur iranien Kayhan, qui prédit "de douloureuses pertes humaines". D'après une source du Hezbollah, l'Iran et ses alliés envisagent deux scénarios, "une riposte simultanée" ou "une réponse de chaque partie". Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que son pays Israël était à un "niveau très élevé" de préparation pour n'importe quel scénario, "tant défensif qu'offensif".

En attendant la "riposte sévère", le cycle de violences se poursuit à la frontière israélo-libanaise. Le Hezbollah a annoncé samedi la mort d'un combattant tué selon une source de sécurité par un "drone israélien" dans le sud du Liban et revendiqué deux attaques contre des positions israéliennes près de la frontière.

Suspension de liaisons aériennes

Signe de l'inquiétude qui monte, les rumeurs alarmistes se multiplient au Liban, frontalier d'Israël, où l'aviation civile a dû démentir l'annulation de toutes les dessertes de Beyrouth.

Mais plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec l'aéroport de Beyrouth, dont l'allemande Lufthansa jusqu'au 5 août. Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu'à au moins mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations à partir de lundi. La Suède a annoncé la fermeture de son ambassade à Beyrouth et conseillé à ses ressortissants de quitter le pays.

Bombardements à Gaza

Près de 10 mois après le début de la guerre à Gaza, l'armée israélienne y poursuit son offensive, affirmant "continuer de démanteler les infrastructures terroristes" dans le centre et à Rafah (sud). Selon la Défense civile locale, une femme et son enfant ont été tués dans un tir israélien sur le camp d'al-Bureij, dans le centre du territoire palestinien assiégé, ravagé et menacé de famine selon l'ONU.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza, est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne. Son attaque le 7 octobre dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée. L'offensive de représailles israélienne a fait jusqu'à présent 39.550 morts à Gaza, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, qui ne donne détaille pas le nombre de civils et de combattants morts.

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