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La justice colombienne a reconnu que le changement climatique et certains impacts environnementaux constituaient une cause de déplacement forcé, une décision sans précédent dans un pays qui compte déjà des millions de déplacés, victimes du conflit armé.
La Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, "a examiné le concept de déplacement forcé dû à des facteurs environnementaux et a souligné qu'il peut être causé à la fois par des catastrophes environnementales soudaines et par des processus graduels de détérioration de l'environnement, tels que le changement climatique, la déforestation ou l'acidification des océans", indique un communiqué de l'institution publié lundi soir.
La Cour a examiné une action en justice introduite par un couple de paysans âgés de 63 et 66 ans, "déplacés de leurs terres par les différentes crues du fleuve Bojabá", dans le département d'Arauca (est).
La Cour a jugé que "l'État a une série d'obligations avant, pendant et après le déplacement dû à des facteurs environnementaux", telles que la tenue d'un registre des victimes potentielles et "l'organisation de l'offre institutionnelle" pour les protéger.
Elle a également exigé de l'État qu'il procède à des exercices d'évacuation d'urgence et qu'il prévoit des espaces pour reloger les populations touchées en cas de catastrophe.
En ce qui concerne le couple de personnes âgées, la Cour a statué que l'État devait protéger leurs droits fondamentaux, comme il le fait pour les plus de 8,6 millions de personnes déplacées par le conflit armé depuis près de six décennies entre forces armées, guérillas, groupes armés, paramilitaires et trafiquants de drogue.
Les graves inondations et les sécheresses associées au changement climatique menacent la richesse naturelle de la Colombie, l'un des pays à la plus grande biodiversité au monde, selon les Nations unies.