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Attentat en Turquie: de nouvelles images montrent les assaillants lourdement armés

Un attentat a fait quatre morts et quatorze blessés mercredi devant le siège des industries de défense de Turquie, à proximité d'Ankara, selon les bilans partagés par les autorités. De nouvelles images montrent les assaillants lourdement armés.

Selon le président turc Recep Tayyip Erdogan, "l'attaque haineuse" a fait "quatre martyrs et 14 blessés", a annoncé le chef de l'Etat depuis Kazan, en Russie, lors d'une rencontre avec son homologue russe, Vladimir Poutine, qui lui a exprimé ses condoléances.

Le vice-président turc, Cevdet Yilmaz, qui a rendu visite aux blessés en soirée avec plusieurs membres du gouvernement, a indiqué qu'une des personnes décédées, outre quatre employés du site, était un chauffeur de taxi dont le commando a braqué la voiture avant l'attentat. Et que sept des blessés étaient des policiers. L'opération, qui s'est déroulée en milieu d'après-midi à une quarantaine de km d'Ankara, n'a pas été revendiquée en milieu de nuit.

 

Échanges de tirs

La chaine de télévision privée NTV a évoqué une attaque suicide, qui n'a pas été confirmée. L'explosion, selon les médias, a été suivie d'échanges de tirs pendant plus d'une heure. Le journal Sabah a publié sur son compte X une photo issue des caméras de surveillance à l'entrée du bâtiment visé, montrant un jeune homme entièrement vêtu de noir, portant un sac à dos et apparemment muni d'un fusil d'assaut avec la mention: "Voici un des terroristes qui ont attaqué #TUSAS".

Des images télévisées ont montré d'importantes flammes suivies d'une fumée blanche, avant de devoir renoncer au direct sur ordre de la RTürk, l'organe de régulation des radios et télévisions turques.

Dénonçant une "attaque ignoble" visant "l'une des locomotives de l'industrie de défense turque", le président Recep Tayyip Erdogan a promis de "briser ceux qui portent des mains sales sur la Turquie". "Notre lutte contre toutes les menaces terroristes se poursuivra avec détermination" a-t-il assuré sur X. Le chef de l'Etat se trouvait à Kazan, en Russie, au côté de son homologue russe Vladimir Poutine qui lui a adressé ses condoléances, "condamnant tout acte de ce genre, quelles que soient ses motivations".

"Dialogue"

Cette attaque survient alors que la classe politique semble vouloir trouver une solution politique et négociée au conflit sanglant avec les combattants kurdes.
Le principal parti pro-kurde, le Dem (ex-HDP), troisième force au parlement, a ainsi jugé "significatif" qu'elle se produise "alors que la société turque discute de solutions pour faire émerger la possibilité d'un dialogue".

Mardi, le président du MHP (nationaliste) Devlet Bahçeli, principal allié du parti AKP de M. Erdogan, a invité le chef du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, 75 ans, en prison depuis 1999, à s'exprimer devant le Parlement pour annoncer la dissolution de son parti, considéré comme un mouvement "terroriste" par Ankara et ses alliés.

Depuis sa cellule à Edirne (ouest), l'ex-co-président du Dem et toujours charismatique Selahattin Demirtas, condamné à 42 ans de prison en mai dernier, a dénoncé l'attaque et une "mentalité qui tente de briser dans le sang la recherche de solutions par le dialogue". "Si Öcalan prend une initiative et veut ouvrir la voie à une (solution) politique, nous le soutiendrons de toutes nos forces" prévient-il.

Le chef de l'opposition au parlement, Özgür Özel, président du CHP, qui avait rendu visite à M.Demirtas mardi dans sa prison, a également dénoncé "l'attaque terroriste", précisant "condamner le terrorisme, peu importe de qui et d'où il vient".

De nombreuses condamnations ont afflué de l'étranger, dont celle de Mark Rutte, secrétaire général de l'Otan, dont la Turquie est membre, qui a indiqué "se tenir au côté de notre allié, la Turquie". La Maison Blanche, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la France, l'Italie, l Grèce, l'Allemagne ont également exprimé leurs condoléances et leur soutien, rejoints dans la nuit par le Qatar, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Le PKK en lutte armée contre le gouvernement, avait perpétré une attaque à Ankara devant un commissariat de police en octobre 2023, qui avait fait deux morts (les assaillants) et blessé deux policiers.

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