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Des milliers de personnes se sont rassemblées devant la mairie d'Istanbul vendredi soir, pour protester contre l'arrestation du maire du parti d'opposition. 300.000 manifestants étaient là, selon ce parti. Plusieurs incidents ont éclaté. La police a dû utiliser des canons à eau. Quelque 343 personnes ont été appréhendées.
Quelque 343 personnes ont été arrêtées en Turquie après les manifestations de vendredi contre l'arrestation du maire d'opposition d'Istanbul, a annoncé samedi le ministre turc de l'Intérieur, Ali Yerlikaya.
"Ceux qui cherchent le chaos et la provocation ne seront pas tolérés", a affirmé le ministre, précisant que "343 suspects ont été arrêtés lors des manifestations qui ont eu lieu à Istanbul" et dans huit autres villes du pays.
Plusieurs manifestations ont été organisées à travers le pays en signe de protestation contre l'arrestation du maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu. Son parti, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), avait l'intention de présenter sa candidature à l'élection présidentielle ce week-end.
Les manifestations et rassemblements avaient été interdits à Istanbul, mais plusieurs milliers de personnes se sont tout de même rassemblées dans les rues. L'opposition a de son côté fait état de 300.000 manifestants dans les rues d'Istanbul.
Des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 45 villes à travers le pays et des incidents ont éclaté à Istanbul, Ankara et Izmir, troisième ville du pays où comme dans la capitale la police a fait usage de canons à eau. Au total, des manifestations se sont tenues depuis mercredi dans au moins 40 des 81 provinces du pays, selon un comptage de l'AFP.
Le ministre turc des Affaires intérieurs a déclaré samedi que le gouvernement "ne cèdera pas aux provocations et au vandalisme".
Accusé de "corruption" et de "terrorisme", le maire d'Istanbul a été auditionné plusieurs heures vendredi selon son entourage. Il devrait être présenté samedi soir à un juge, selon des médias turcs.
Lors de sa déposition, Ekrem Imamoglu a affirmé n'"avoir commis aucun crime", selon des propos rapportés par des médias proches de l'opposition. Il a dénoncé une arrestation de nature politique.