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"On a besoin de murs anti-bruit!": Nathalie raconte le "calvaire" des riverains du R3 face aux nuisances sonores à Monceau-sur-Sambre

À Monceau-sur-Sambre, les nuisances sonores provenant du R3 sont difficilement soutenables pour certains riverains, et le bruit s'est "accentué depuis l’abattage d’arbres" en bordure de l’autoroute. Malgré leurs demandes répétées d'installation de panneaux anti-bruit, la Région wallonne indique que la situation de leur quartier ne répond pas aux différents critères requis. Les autorités pourraient-elles rouvrir le dossier ? Le Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures livre ses explications.

Le bruit provenant du R3 est devenu problématique pour plusieurs habitants de Monceau-sur-Sambre. Depuis la coupe d’arbres situés en bordure de l’axe autoroutier, les nuisances sonores se sont "intensifiées".

En 2018, une première demande d’installation de panneaux anti-bruit avait été introduite par des riverains, mais elle avait été refusée par la Région wallonne, qui estimait que le quartier ne remplissait pas les critères requis en matière de pollution sonore. Pour ces habitants, la situation est de plus en plus "insoutenable". "On ne sait pas profiter de notre jardin dans le calme, surtout en été. Même regarder la télévision nécessite d’augmenter constamment le volume", confie Nathalie.

Le problème s’est, selon elle, "aggravé" depuis ce mois de mars. "On peut comprendre que les arbres abattus étaient peut-être morts, mais là, c’est porte ouverte au bruit encore plus fort", souligne Nathalie.

Les habitants de la rue des Chauffours à Monceau-sur-Sambre aimeraient que des panneaux anti-bruit soient installés, et que les critères soient revus. "J’ai calculé qu’on dépassait les 60 décibels, pourtant, nous ne sommes toujours pas considérés comme prioritaires pour l’installation de panneaux anti-bruit", regrette Nathalie. 

Les riverains demandent aujourd’hui une nouvelle expertise. "Nous demandons que des experts viennent mesurer le bruit et réévaluent la nécessité d'installer des panneaux anti-bruit à cet endroit", conclut Nathalie.

Aucune action n’est prévue sur cette zone

La Région wallonne est-elle prête à rouvrir le dossier ? Nous avons posé la question aux autorités concernées.

"Nous avons été interpellés par un riverain du R3 à hauteur de Monceau-sur-Sambre en 2024. Il apparaît qu’après analyse, la zone concernée par la demande ne présente pas de sites d’actions. En conséquence, aucune action n’est prévue sur cette zone", indique Serge Toussaint, le porte-parole du Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures (SPW MI).

Des mesures sont prises au cas par cas

"Il n'y a pas, en Wallonie, de réglementation spécifique qui impose le recours systématique au placement d'écrans anti-bruits, même si cet outil est un moyen utilisé dans la lutte contre le bruit généré par les voiries régionales proches de quartiers résidentiels", indique Jérôme Hardy, le porte-parole d'Yves Coppieters, le ministre wallon de la Santé. "Des mesures, qu’elles incluent le placement de murs anti-bruit ou pas, sont prises au cas par cas en tenant compte des besoins, mais aussi de l’évaluation des nuisances sonores."

Le plan de lutte contre le bruit routier (approuvé par le Gouvernement wallon en 2019) vise à identifier et à réduire les nuisances sonores le long du réseau routier wallon.

- Il s’appuie sur descartographies stratégiques du bruitpour identifier les zones les plus touchées par les nuisances sonores. 

- Sur base des cartographies et des niveaux de bruit perçus, des sites d’actions prioritaires ont été identifiés. Il s’agit des sites où la population est la plus exposée à des niveaux sonores élevés.

- Le plan propose également différentes solutions techniques destinées à réduire le bruit telles que l’installation ou l’amélioration d’écrans anti-bruit, le remplacement du revêtement de sol par des matériaux acoustiques et l’aménagement des voiries afin de limiter les lignes droites.

Publiée en 2009, une cartographie du bruit du réseau routier de plus de six millions de véhicules par an avait permis à l'époque d’analyser l’impact du bruit routier sur environ 1.000 km de routes.

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En 2012, la cartographie du bruit du réseau routier a été étendue aux voiries comprises entre 3 et 6 millions de véhicules par an. 

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En 2020, l’ensemble des données recueillies a permis d’identifier une liste de 20 projets pour un montant total de 40 millions d'euros.

"La définition des projets d’intervention s’opère sur une analyse objective des données permettant de mettre l’ensemble des citoyens sur le même pied d’égalité au regard des nuisances sonores en provenance des infrastructures routières. La réalisation des 20 dossiers-projets permettra d’augmenter la protection des populations riveraines, tout en assurant une mise à niveau des dispositifs anti-bruit présents sur le réseau", ajoute Serge Toussaint, le porte-parole du Service public de Wallonie Mobilité et Infrastructures (SPW MI).

Parmi les projets déjà concrétisés, on retrouve: la rénovation des écrans anti-bruits le long de l’A003 à Herstal, de l’A015 à Rhisnes ou de la N090 à Ivoz-Ramet. "En 2025, plusieurs autres projets seront concrétisés en vue de poursuivre la réalisation desdits projets."

Les cartographies du bruit ainsi que les plans d’actions doivent par ailleurs être mis à jour tous les cinq ans. En 2024, l’ensemble des cartographies a été mis à jour permettant à la Wallonie de remplir ses obligations.

"En parallèle, la Cellule 'Bruit' du SPW MI œuvre à établir de nouveaux plans d’actions de lutte contre le bruit, notamment des infrastructures routières, dans le but de poursuivre la protection de la population contre les nuisances sonores. Un projet de plan sera proposé dans les prochains mois au Gouvernement wallon, avant une consultation de la population dans le courant du second semestre 2025", conclut Serge Toussaint.

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