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Après l'ouragan Milton en Floride, au moins 16 morts et 50 milliards de dégâts

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Bryan R. SMITH

Plus de deux millions de foyers restent privés d'électricité en Floride vendredi soir après le passage de Milton, un ouragan destructeur qui a fait au moins 16 morts et entraîné quelque 50 milliards de dollars de dégâts.

"Nous n'avons pas connu le pire scénario, mais nous avons été bien touchés", a déclaré Ron DeSantis, gouverneur de cet Etat du sud-est des Etats-Unis déjà meurtri fin septembre par un autre puissant ouragan, Hélène.

"Les spécialistes estiment que (Milton) a causé des dégâts d'environ 50 milliards de dollars", a assuré Joe Biden vendredi qui se rendra sur place dimanche.

Seize personnes ont perdu la vie à travers plusieurs comtés, selon les autorités, le plus endeuillé étant celui de Sainte-Lucie (6 morts), sur la côte est de la péninsule.

Comme d'autres, ce secteur a été durement touché par des tornades qui se sont formées avant même que l'ouragan ne touche terre près de Sarasota, sur la côte ouest, mercredi soir.

Milton a ensuite traversé la péninsule durant la nuit pour gagner l'Atlantique.

La Floride, troisième Etat le plus peuplé du pays (22 millions d'habitants), est habituée aux ouragans. Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, constatent les scientifiques.

- "Très durement" -

A Siesta Key, Milton a laissé un paysage de désolation, déracinant des arbres, inondant des rues, arrachant au moins un toit et parsemant la localité de débris divers.

"On nous dit que c'est mieux que ce qui était prévu, mais en faisant un tour en voiture, je vois que nous avons été frappés très durement", estime vendredi Mark Horner, 67 ans.

Les personnes qui avaient évacué commencent à rentrer, comme Joe Meyer, 58 ans, rencontré à Orlando où il charge sa voiture pour revenir à Madeira Beach, près de Tampa, après cinq nuits à l'hôtel.

Deux mètres d'eau ont envahi sa maison pendant l'ouragan Hélène.

"J'ai été inondé trois fois en un an", assure-t-il. "Je pense qu'on va devoir vendre. A notre âge, déplacer les meubles à l'étage à chaque fois, c'est trop."

A Sarasota, une centaine de véhicules ont fait la queue vendredi soir pour s'approvisionner en essence à une station-service, l'une des rares à encore en disposer dans la région.

La pénurie de carburant n'a fait que s'aggraver avec les coupures d'électricité généralisées, car beaucoup de foyers utilisent des générateurs thermiques lorsqu'ils sont privés de courant.

- Puissance destructrice -

Milton était attendu comme "l'un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d'un siècle en Floride", avait prévenu Joe Biden. Mais il s'est "affaibli avant de toucher terre", d'après le gouverneur DeSantis.

Le changement climatique a toutefois joué un grand rôle dans la puissance destructrice de Milton, comme dans celle d'Hélène, selon des scientifiques.

D'après une analyse publiée vendredi par le réseau World Weather Attribution (WWA), les précipitations engendrées par Milton ont été environ 20 à 30% plus élevées et les vents 10% plus intenses à cause du changement climatique.

Sans réchauffement climatique, l'ouragan aurait touché terre en Floride en catégorie 2 au lieu de 3 sur l'échelle de Saffir-Simpson, a conclu le WWA.

Or, pour chaque augmentation de catégorie, les risques de dégâts sont multipliés en général par quatre, d'après l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

- "Aux côtés" des sinistrés -

Dimanche, le président américain se rendra dans des secteurs sinistrés par Milton, a indiqué la Maison Blanche.

Les deux ouragans ont pris une dimension politique. Depuis des jours, Donald Trump et les républicains martèlent des accusations mensongères sur la gestion gouvernementale des ouragans Milton et Hélène, qui a fait au moins 237 morts dans le sud-est du pays, dont au moins 15 en Floride.

Le candidat républicain à la présidentielle du 5 novembre a encore assuré vendredi, sans preuve, que "les démocrates à Washington" et le gouverneur démocrate de Caroline de Nord "empêchaient les gens et l'argent d'aller" aider les sinistrés dans cet Etat, le plus sévèrement touché par Hélène.

"(Joe) Biden le savait et Kamala (Harris) aussi", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. "Je rattraperai ça quand je m'installerai à la Maison Blanche le 20 janvier."

A moins de trois semaines d'une élection extrêmement serrée, sa rivale démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, a assuré sur X que le gouvernement serait "aux côtés" des sinistrés "aussi longtemps qu'il le faudra pour reconstruire".

gma-des-cha-bpe/rle/mdz

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