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Val-de-Marne: huit personnes jugées pour trafic de drogue entre la France et le Vietnam

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LOIC VENANCE

Ils sont soupçonnés d’avoir organisé un important trafic de stupéfiants entre plusieurs pays européens et le Vietnam: huit prévenus accusés d'appartenir à ce vaste réseau comparaissent à partir de mercredi au tribunal de Créteil.

Ces six hommes et deux femmes, âgés de 36 à 71 ans, sont soupçonnés d’être impliqués à des degrés divers dans un réseau implanté en Île-de-France, notamment dans le Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine et au Kremlin-Bicêtre, au sein duquel transitait principalement de l’ecstasy, une drogue de synthèse.

Ils comparaissent aussi pour association de malfaiteurs en lien avec ce trafic.

L’affaire débute en novembre 2022, lorsqu'un gérant d’une société spécialisée dans l'import-export de marchandises vers le Vietnam découvre des cachets d’ecstasy dans des colis déposés à Vitry-sur-Seine.

Les investigations permettront aux enquêteurs du service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne d’identifier une dizaine de personnes au sein d’un large réseau qui utilisait notamment les services d’une autre société au Kremlin-Bicêtre, où avaient été saisis trois semaines plus tôt onze colis contenant 72 kilogrammes de drogue.

Au total, dans cette enquête, "plus de 120 kilogrammes de produit stupéfiant sont saisis, majoritairement de l'ecstasy", résume la présidente en début d’audience.

Ces 300.000 cachets d'ecstasy représentent en valeur marchande environ trois millions d'euros de chiffre d'affaires.

Selon la procédure, la drogue était importée depuis les Pays-Bas ou la République tchèque supposément par certains prévenus, avant d'être envoyée au Vietnam depuis la France.

Trois personnes comparaissent détenues, dont Van Vuong N., de nationalité vietnamienne, considéré par les enquêteurs comme étant l’un des principaux donneurs d'ordre parmi les personnes interpellées dans cette procédure.

Debout dans le box des prévenus, le visage encadré de longs cheveux gris, ce dernier a déclaré lors de son interogatoire être arrivé en France en 1984 sous le statut de réfugié politique.

Déjà condamné en 1998 pour infraction à la législation sur les stupéfiants et en 2019 pour violences aggravées, il a maintenu ses déclarations tenues lors de l'instruction et reconnu sa participation au trafic, mais assure n'être qu'un "simple intermédiaire".

Figure établie dans la communauté vietnamienne du 13e arrondissement de Paris selon son avocat, Me Eric Najsztat, le Vietnamien nie les accusations d'un autre prévenu exhumées par la présidente pendant l'audience, selon lesquelles il appartiendrait à "la mafia vietnamienne" et se ferait surnommer "Tonton". "Il a tué des gens", selon ce même prévenu.

L'intéressé rit quand l'interprète lui traduit ces propos. "Non, il n'est pas question de mafia, je suis assez connu dans le 13e en tant que bagarreur", mais "juste pour me défendre", assure-t-il.

Lors de leurs interrogatoires, les prévenus ont pour la plupart reconnu une partie des faits, mais minimisé leur rôle dans le trafic.

Certains ont déjà comparu devant la justice par le passé, à l'image de Marc C., plusieurs fois condamné, notamment pour vol à main armée aggravé.

"Il y aurait des commanditaires qui seraient au-dessus des prévenus aujourd’hui, (une femme) et son conjoint, qui s’est probablement enfui", a cependant expliqué la présidente. Un couple que l'on retrouve, en filigrane, dans toute la procédure. De "véritables commanditaires" que tous accablent, mais qui n’ont à ce stade pas été identifiés et ne sont donc pas sur le banc des prévenus.

Le procès doit s'achever vendredi.

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